Organisée le 23 juin 2018, la Journée internationale de la veuve et de l’orphelin s’est célébrée sous le thème, «la veuve et l’appropriation de ses droits». A cette occasion, le ministère de la Santé et de la Famille a organisé une rencontre visant à expliquer aux femmes le contenu de la 2e partie du Code civil.
Cette conférence a été le lieu de rappeler qu’il faut prendre les devants avant que «le temps ne surprenne». «Ce thème nous interpelle tous car nous constatons que beaucoup de conjointes qui survivent à leurs époux ne connaissent pas leurs droits, ne savent pas où aller ou quoi faire en cas de nécessité», a déclaré le ministre de la Santé et de la Famille, Denise Mekam’ne.
Pour la conférencière, Honorine Nzé Bitéghé, magistrat hors hiérarchie, ancienne ministre de la Famille, «nous sommes partis de la société traditionnelle où la femme n’héritait pas, ainsi que ses enfants pour arriver au vide juridique, parce qu’on n’avait pas le Code de succession et les juges se débrouillaient lorsqu’il y a problème et se referaient à la coutume de chaque individu».
Mais aujourd’hui, la deuxième partie du Code civil ouvre la voie à plusieurs possibilités. «Le textes sur le capital décès a été réformé, celui de l’obtention de la pension a été simplifié parce que les parents bloquaient l’acte de décès et le nouveau texte dit que les officiers d’Etat-civil sont obligés de donner l’acte de décès à autant d’ayant-droits qu’il y en a», a expliqué l’ancien ministre.
Pour sa part, Me Suzanne Ogoula, notaire, est revenu sur les réalités rencontrées par les veuves et les orphelins après les décès de leurs parents : spoliation, violence, remariage forcé… «J’ai opté pour une sensibilisation en partant du principe que ce n’est pas après le décès qu’il faut prendre des informations sur la succession en matière de procédures légales, de protection de la veuve et de l’orphelin», a-t-elle dit. La notaire rappelle qu’«être veuve ou veuf ou être orphelin, cela peut arriver à n’importe qui» et que la succession n’est pas nécessairement réglée par la loi, Me Ogoula invité les uns et les autres à adopter la culture du testament parce que la majorité des problèmes rencontrés viennent du fait que «la succession demeure un sujet tabou» dans les familles.