Au terme du Conseil des ministres qui s’est tenu ce jeudi 22 juin 2018 au Palais du Bord de mer, le gouvernement a annoncé une série de mesures visant à réduire le train de vie de l’Etat et qui permettraient une reprise de la croissance. Une décision qui intervient quelques jours seulement après le passage de l’analyste économique, Mays Mouissi sur la chaîne internationale TV5 Monde, où il préconisait des mesures similaires pour sortir le pays de la crise conjoncturelle que traverse le pays.
Simple coïncidence ou pâle copie des mesures préconisée par Mays Mouissi? C’est la question qu’on pourrait se poser à la lecture du communiqué final du Conseil des ministres, notamment les mesures visant à réduire les charges de l’Etat. Lors de son passage sur le plateau de la chaîne de télévision internationale francophone, l’analyste économique interrogé sur la situation économique du pays pointait du doigt la gestion quelque peu approximative de la manne financière issue de la plus value pétrolière obtenue grâce à la remonté du prix du baril de pétrole.
Il a indiqué concernant la période faste de 2009 à 2014 où le pays a bénéficié d’une manne pétrolière importante qu’il y a eu des choix économiques qui n’ont pas été bon. «Le Gabon a organisé en moins de 5 ans deux coupe d’Afrique des Nations qui ont couté 940 milliards au contribuable, le Gabon a organisé de multiple forums et il faut le dire il y a eu de la corruption, de la disparition de l’argent public. Aujourd’hui d’ailleurs, les personnes qui gouvernent le reconnaissent puisque nous avons en prison deux anciens ministres dont l’un est soupçonné d’avoir détourné 500 milliards de Fcfa c’est 25 % du budget du Gabon sur un exercice fiscal», a-t-il fait remarquer.
A cette occasion, Mays Mouissi suggérait lors de son intervention un certain nombre de réformes visant à réduire le train de vie de l’Etat. «Il faut réformer la masse salariale, cependant avant de demander aux gabonais de faire des efforts sur leur salaire, il faut que l’Etat montre l’exemple. Il faut qu’on commence par réduire le train de vie de l’État, ça veut dire réduire la taille du gouvernement, 41 ministres ce n’est plus possible.», a-t-il relevé.
Il a par ailleurs fait remarquer qu’il devenait incongru de voir un ministre bénéficier de près de 1 000 euro de frais de mission journalier et que pour arriver à une véritable orthodoxie financière il fallait fournir cet effort de supprimer certains privilèges.
Des propositions qui ont semble t-il été prises en compte par le gouvernement qui vient de prendre des mesures, avec application immédiate, afin de réduire de manière drastique son train de vie.