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Crimes dits rituels: l’affaire Lena Mouketou attendra… pour toujours?
Publié le mercredi 7 mai 2014   |  Gabon Review




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Malgré un léger retard à l’allumage consécutif à la grève des greffiers, la session criminelle de Libreville, ouverte le 28 avril dernier, a connu son premier couac, le 5 mai 2014, avec l’affaire Lena Marcelle Mouketou contre Jacques Bitsi, soupçonné de «crime rituel» sur son étudiante.

Annoncée parmi les 130 affaires inscrites au rôle et à évacuer au plus tard la mi-juin 2014, l’affaire de l’étudiante Lena Marcelle Mouketou dont le corps sectionné avait été retrouvé le 17 décembre 2012 sur la plage en face de l’ancien hôpital Jean Ebori, et qui a défrayé la chronique à cette période, a été ajournée pour le 3 juin prochain alors qu’il était programmé pour le 5 mai dernier. «Que se trame-t-il donc autour de cette affaire», a interrogé un badaud qui avait fait le déplacement du tribunal de Libreville pour en savoir plus.

«Comment comprendre qu’un procès ne tienne que par les seules volontés de la défense et ce malgré le fait que les pistes de culpabilité sont réellement et visiblement perceptibles? Quel mystère se cache autour de ce procès? Qu’est-ce qui explique la lenteur de la cour à passer au déroulement et à la condamnation définitive de ce crime crapuleux et horrible?», s’est interrogée, une jeune femme gabonaise également présente au même procès reporté.

Croyant être au bout de leur peine dans la quête de la justice dans l’affaire du traitement, par le tribunal de Libreville, de l’affaire de l’étudiante Lena Marcelle Mouketou contre l’enseignant chercheur Jacques Bitsi, ont appris à leurs dépens le 5 mai dernier qu’il n’y a pas plus incertaine que la justice gabonaise.

En effet, selon l’appréciation de la défense qui aurait suscité le report du procès par maître Homa Moussavou au 3 juin prochain, certains témoins considérés comme «déterminants», auraient répondu aux abonnés absents. «Nous venons de sortir du tribunal de Libreville, le théâtre auquel nous venons d’assister est non seulement honteux pour notre soi-disant justice mais aussi déplorable pour la morale et l’éthique. Le président de la cour nous a démontré que la justice gabonaise est un véritable machin au service d’un pouvoir criminel qui, par tous moyens, donc avec les couleurs de la justice, manipule les institutions pour protéger des commanditaires et des criminels notoires», a-t-elle déclaré.

Les faits remontent au 17 décembre 2012 à 19 h (heure locale) au quartier Louis, à Libreville, où la victime avait été invitée par son enseignant pour un entretien autour d’un repas. À 22h la famille reçoit un coup de fil anonyme qui leur informe du décès de leur fille des suites d’un accident de la circulation.

Plusieurs versions entourent cette affaire qui n’a cessé de faire couler encre et salive, tout en faisant naître l’hypothèse d’un crime de sang communément appelé «crime rituel». Un professeur de mathématiques, habitant de la zone et l’un des touts premiers à avoir accouru sur les lieux du fait du bruit d’un accident de la circulation, soutient qu’il y a eu bel et bien un accident. Pour lui, les organes prélevés sur l’étudiante dont la mère témoigne dans le documentaire de Canal +, «Les organes du pouvoir», ne l’auraient été qu’à la morgue, pas sur les lieux de l’accident. D’autres pensent que ce professeur témoigne par solidarité de corps. Si on peut se demander comment un expatrié au Gabon peut avoir le courage de produire un faux témoignage en faveur de quelqu’un qu’il n’avait jamais vu avant, on ne devrait pas négliger la piste de la morgue. Ces établissements, sur une autre affaire, ayant été l’objet de soupçons de l’appareil judiciaire.

Quels témoins déterminants manquait-il à l’appel du tribunal ? L’enseignant expatrié qui indique la piste de la morgue serait-il retourné dans son pays ? Au quel cas, cette affaire finira par être classée sans suite, puisqu’il manquera désormais, et toujours, un témoin «déterminant».

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