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Illégalité des établissements privés : Quand le gouvernement tente de se dédouaner…
Publié le mardi 19 juin 2018  |  Gaboneco
Jean
© Autre presse par DR
Jean de Dieu Moukagni-Iwangou
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Après avoir constaté que seuls 14 établissements sur les 38 inspectés répondent aux normes d’ouverture des écoles supérieures privées en République Gabonaise, le gouvernement a mis en demeure les 25 autres pour qu’ils se conforment aux lois en vigueur d’ici la prochaine rentrée académique. C’est le ministre de l’Enseignement supérieur, Jean De Dieu Moukagni Iwangou qui l’a dit lors d’une conférence de presse le 14 juin dernier. Une mesure à travers laquelle le gouvernement tente désormais de se décupler après avoir autorisé lui-même le désordre ambiant dans lequel des milliers de jeunes gabonais ont déjà été formés.

Après avoir toléré pendant plusieurs années, le boom informel des établissements privés qui éclosent partout, le gouvernement a décidé enfin, de taper du point sur la table. L’image ressemble fort bien à celle d’un pompier-pyromane qui revient éteindre le feu qu’il a lui-même allumé. Ce ras-le-bol part des conclusions ahurissantes d’une mission d’inspection effectuée auprès de 38 établissements supérieurs privés. Au terme de ces contrôles, il ressort que 14 seulement de ces 38 écoles répondent aux normes de fonctionnement d’un établissement supérieur. Constat qui a d’ailleurs énervé le patron de l’enseignement supérieur, Jean de Dieu Moukagni Iwangou qui a enjoint les 25 autres établissements exerçant dans l’illégalité totale de se conformer aux conditionnalités en vigueur d’ici à la prochaine rentrée académique. Faute de quoi, ils risquent d’être mis sous scellé.

A y regarder de près, c’est une fermeté qui apparaît aujourd’hui comme une intervention tardive d’un médecin après la mort du malade puisque les dégâts sont aujourd’hui visibles. Des étudiants formés chaque année, parfois sans niveau réel de leurs diplômes ; des diplômes délivrés souvent de manière fantaisiste etc. Conséquence, le pays semble tourner en rond. C’est dire que l’enseignement supérieur privé aujourd’hui a complètement perdu son sérieux dans notre pays qui manifestement ne semble pas lui accorder la place qui devrait être la sienne. Pourtant considéré pour son sérieux comme le fleuron de la formation ailleurs, l’enseignement supérieur est devenu, sous nos cieux, un lieu de trafic intellectuel où seul l’agent des étudiants et leur charme dictent la loi dans l’attribution de notes, de passage et de diplômes.

Ecoles informelles, diplômes douteux…
C’est donc la sacralité et l’universalité du savoir intellectuel qui ont été, ainsi, sacrifiés sur l’autel de l’argent-roi. Le tout au détriment de la qualité de la formation et du niveau des apprenants qui périclitent considérablement d’année en année, à l’heure de la compétitivité professionnelle dans les entreprises, les administrations et autres services. Car il n’est plus rare aujourd’hui au Gabon, de voir des diplômés, Licence, Master et même des Docteurs incapables de s’exprimer ou d’écrire correctement en français, langue d’enseignement et de travail du pays. Et avec un enseignement délivré par des écoles informelles et peu soucieuses de la rigueur, c’est l’avenir de tout un pays qui se trouve ainsi bradé. Des enseignants mal formés, infirmiers mal formés, des administrateurs mal formés, etc.

Si on ne prend pas le taureau par les cornes en corsant davantage les critères d’autorisation des établissements privés, c’est le destin national du Gabon tout entier qui risque d’aller en ruine. En décidant de traquer les établissements en marge des normes de l’enseignement supérieur, le gouvernement qui mesure l’énormité de la bêtise commise, tente désormais de dédouaner en affichant un semblant de fermeté dans une situation où sa responsabilité a déjà été clairement établie. Mais aura-t-il les moyens d’aller jusqu’au bout ? Question à mille dollars.

Leno KOLEBA
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