Après l’échec des négociations en interne, conséquence de la restructuration de la société, les salariés de Total Gabon demandent à l’Onep de déposer un préavis de grève sur la table de leur employeur.
Les assemblées générales décisives tenues sur les sites et à la base de Port-Gentil ont permis aux salariés de faire le bilan des négociations qui se sont déroulées entre mi-avril et début mai avec la direction générale. L’examen du procès verbal de ces négociations, signé le 8 mai 2018, permet de mesurer l’ampleur de l’échec de celles-ci. La mobilisation pour le Groupement d’intérêt économique, (GIE), devant remplacer Total Gabon ne rencontre pas l’assentiment de tous les travailleurs qui en revanche sollicitent la mise en place d’un plan de départs négociés. Un plan que les salariés souhaitent permanent, afin de permettre aux employés qui ne trouveront pas leurs comptes au sein de la nouvelle entité juridique de quitter le navire à tout moment.
Un autre point de divergence entre les parties, concerne la mise en place du nouveau système de rémunération. Sans étaler les mécanismes de ce nouveau système, les salariés disent lui préférer l’ancien et insistent pour qu’il soit maintenu. Anticipant sur l’avenir de la société qui ne paraît guère prometteur, les salariés exigent le versement d’un bonus pour les cessions partielles d’actifs, comme ce fut le cas en avril 2017, après la vente d’actifs à Perenco. Ils demandent par ailleurs qu’un autre bonus sur la vente du patrimoine de la société leur soit accordé. Des doléances rejetées par la direction générale qui se montre également fermée à l’octroi d’une prime de performance sollicitée par les employés qui évoquent les limites de la prime d’intéressement dont les méthodes de calcul « n’évaluent pas à juste titre » leurs efforts.
L’indemnité de bonne séparation, la démobilisation du personnel des sites vers la base, la situation du centre médical viennent compléter la liste des préoccupations des salariés depuis le lancement de la restructuration de Total Gabon. Les divergences observées dans l’examen de tous ces points les ont conduits à conclure à un manque de volonté de la part de la direction générale pour trouver un consensus. Les assemblées générales décisives tenues sur les sites Cap Lopez, PG2, Anguille Marine, Torpille Marine et la base de Port-Gentil ont ainsi décidé d’aller vers la paralysie de l’activité afin de contraindre la direction à revoir son attitude.
« A l’unanimité, les cinq sites ont voté à 91,99% pour le dépôt d’un préavis de grève auprès de notre syndicat majoritaire (Onep) », peut-on lire dans le procès verbal de synthèse. « Nous avons eu une séance de travail avec les délégués du personnels et conformément à la volonté des salariés, nous allons dans les prochaines heures déposer sur la table de la direction générale de Total Gabon un préavis de grève auquel seront annexées les revendications des salariés », confie le Secrétaire général adjoint de l’Onep, Sylvain Mayabi Binet.