La gestion des ordures à Libreville qui passe par la décharge de Mindoube révèle de plus en plus un problème patent de manque d’équité dans le traitement financier des entreprises engagées.
Principal lieu de traitement des ordures, la décharge de Mindoube, située au 5e arrondissement de Libreville a révélé un problème de partialité notamment sur la taxe relative au passage sur le pont-bascule. Laquelle taxe permet aux opérateurs de connaître la quantité de déchets ramassés et déversés à ladite décharge mais aussi sur les délais d’exécution de certaines missions spéciales.
En plus du problème de partialité constaté sur la taxe à payer pour le passage sur le pont-bascule et sur les délais d’exécutions de certaines tâches, la destination de l’argent de cette redevance de mise en décharge à la décharge publique de Mindoube suscite moult interrogations.
Selon une source officiant au pont-bascule, géré par Clean Africa sur la base d’une convention signée en 2004 entre la commune de Libreville et SOVOG, tous les camions des opérateurs sollicitant la décharge publique de Mindoube payent une redevance évaluée à 8000 francs Cfa pour chaque tonne de déchets sachant qu’un camion transporte en moyenne 2 tonnes. Cependant des entreprises comme AVERDA, AGLI, Clean Africa, les camions des forces de défense et de sécurité sont exonérées de toute taxe.
En outre, il y a quelques années la Société de mise en valeur des ordures ménagères (SOVOG) percevait une subvention mensuelle de 300 millions de francs Cfa pour la gestion de la décharge publique de Mindoube, soit 3,6 milliards de francs Cfa l’année. Aujourd’hui Clean Africa reçoit mensuellement 100 millions de francs Cfa pour le même exercice avec des charges importantes comme le réaménagement de la plateforme de dépotage, la location des engins, l’approvisionnement en carburant, l’entretien régulier du pont- bascule etc …
D’après un agent du ministère de l’Intérieur, une société de la place avait facturé en 2013 à l’Etat pour un plan d’urgence de la collecte des ordures à Libreville et Akanda un montant avoisinant les 600 millions de francs Cfa pour un nettoyage sur une durée d’un mois.
« Ce que je ne comprends pas c’est que lorsque la capitale gabonaise a mis en place, cette année 2018, un plan d’urgence pour débarrasser la ville des immondices, la société AVERDA a demandé un montant de 600 millions de francs Cfa à l’Etat qui avait décrété un plan d’urgence pour un travail de deux semaines seulement sans que personne ne se pose de questions avant de valider des sorties financières d’une telle envergure » a indiqué l’agent du ministère de l’Intérieur qui a requis l’anonymat et les autorités à jeter un regard particulier sur la gestion des ordures qui profitent à certains et pas aux autres.