Peu convaincu de la version officielle sur la disparition par noyade de quatre jeunes compatriotes à Libreville, il y a trois semaines, le Mouvement des jeunes de l’Union nationale (UN) soupçonne les autorités de cacher la vérité sur cette «affaire», pour laisser courir les criminels.
Sur le décès des quatre jeunes élèves, survenu à Libreville en mai dernier, le Mouvement des jeunes de l’UN ne croit pas beaucoup en la version des autorités gabonaises. «La piste d’une noyade collective étant la première évoquée, reste sujette à discussion», a déclaré Firmin Ollo Obiang, coordonnateur national du mouvement, lors d’une sortie, mardi 12 juin. Les jeunes opposants ont estimé que, confrontée aux témoignages des parents des victimes recueillis par TV5 Monde, ayant affirmé avoir constaté des mutilations sur les corps des enfants, la version du gouvernement paraît bien légère.
Les précisions du procureur de la République, intervenues le 11 juin, n’ont pas davantage trouvé grâce à leurs yeux. Pour Firmin Ollo Obiang, Steeve Ndong Essame Ndong «s’est livré à son exercice habituel qui consiste à altérer les faits pour dissiper la vérité en la qualifiant de simple rumeur». Il n’en fallait pas plus pour que les jeunes de l’UN n’y voient un système créé et entretenu par le pouvoir.
«Il y a trop de morts et de disparus, trop d’enlèvements et de séquestrations sur nos places publiques, sans qu’il y ait des mesures idoines pour mettre fin à ces phénomènes. Que cherche réellement ce pouvoir en cachant la vérité et en laissant courir les auteurs de ces pratiques ? Quels messages devrions-nous décrypter quand ces gouvernants ne font pas aboutir les nombreuses enquêtes qu’ils disent diligenter pour trouver les coupables des crimes crapuleux en cours dans notre société», s’est interrogé le mouvement, disant avoir interpelé plus d’une fois les autorités sur leurs responsabilités face à «l’avancée galopante de l’insécurité dans notre pays».
Firmin Ollo Obiang et ses compagnons ont par ailleurs jugé «inadmissible que les citoyens gabonais, en majorité les jeunes, soient captifs dans leur propre pays». Les jeunes de l’UN ont accusé les autorités d’avoir «démissionné» quant à la protection des populations, avant d’inviter les parents des victimes et les Gabonais à s’unir «pour des actions concertées en vue de clarifier ces crimes pour que justice soit faite (et) afin qu’une dénonciation à grande échelle soit faite sur ces fréquents enlèvements et disparitions».