C’est la question qui se pose désormais alors que le nouvel organe de régulation de la communication, la Haute Autorité de la Communication (HAC) est déjà au complet, avec l’élection samedi 09 juin dernier, à la Maison Georges Rawiri, des deux membres de la corporation, Timothée Boussiengui plus connu sous le patronyme de Memey d’Africa N°1 et Abel Mimongo de L’Union.
Quelle différence, quelle innovation ou encore quelle révolution la HAC va-t-elle apporter dans la régulation de la communication au Gabon ? Qu’est-ce qui la différencie de l’ancien Conseil National de la Communication (CNC) ? Au demeurant, il n’existe à proprement pas de différence notable dans la forme, du moins une différence tenue. Puisque la composition de la nouvelle institution, bien que gardant le même nombre des membres à neuf (9), offre quand même deux places aux représentants des médias, qu’ils soient publics ou privés. Ce qui n’était pas le cas avec le défunt Conseil national de la communication.
Mais la configuration reste quasi identique avec le tableau de l’ancien CNC dont les neuf (9) membres étaient nommés par les Présidents de la république, du Sénat et de l’Assemblée nationale. Au vu de cette malignité savamment entretenue, il y a comme une version un peu nuancée, avec des apparences convaincantes d’une démocratie qui semble faire faux bon à la nouvelle institution, tellement son habillage de nouveauté est si élégamment soigné.
Le choix faussé du président
Pourtant, pour une institution de ce niveau de responsabilité dans la régulation du débat démocratique à l’échelle des médias, il aurait été plus sage de procéder à un appel à candidatures pour le choix de son président. Lequel aurait été entouré de quatre (4) membres de la corporation et quatre (4) autres désignés par les pouvoirs publics. Voilà ce qui aurait donné plus de neutralité à la HAC puisqu’avec une composition égalitaire entre les représentants du pouvoir et ceux des médias, seule la voix de son président élu, lui-même par un collège composé de ces huit (8) autres membres, aurait été déterminante lors du vote ou de la prise des décisions.
Mais à y regarder de près, on peine à croire que ces deux derniers, quel que soit la volonté de changement qui pourra les animer, auront grande peine à faire entendre leur voix au sein d’un attelage largement dominé par ceux qu’on pourrait appeler, les représentants du pouvoir parce que nommés en conseil de ministre. Autant dire qu’il va donc se jouer, lors de la prise de décisions au sein de la Haute Autorité de la Communication, une espèce de confrontation déséquilibrée entre d’un côté, les deux délégués de la corporation, et de l’autre les sept (7) autres membres nommés par le pouvoir. Et à deux contre sept, il semble qu’il n’y aura même pas match et on peut déjà aisément imaginer que nos deux membres de la corporation ont de forte chance de n’être que de simples figurants là-bas.