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Pierre Amoughé Mba et la Stratégie d’investissement humain du Gabon
Publié le mardi 6 mai 2014   |  Gabon Review


Pierre
© Autre presse par DR
Pierre Amoughé Mba, ancien ministre de la Culture d’Omar Bongo


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Pendant que certains se plaisent à mettre en doute la pertinence du rapport sur la pauvreté au Gabon, conçu par le cabinet McKinsey & Company, en l’assimilant à un simple plagiat du document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) lancé en 2007, Pierre Amoughé Mba, l’ancien ministre de la Culture d’Omar Bongo, estime comprendre les véritables raisons qui ont motivé Ali Bongo à prendre la «solennelle décision» d’aller en guerre contre la pauvreté, calamité qui toucherait les 30 % de la population.

Si en quatre ou cinq années de pouvoir, Ali Bongo Ondimba a vite fait d’oublier que, sous sa houlette, des actions avaient déjà été menées visant à faire un état des lieux des conditions de vie des populations, nombreux s’en souviennent et ne comprennent pas qu’à une trentaine de mois du bilan de son magistère à la tête du Gabon, la problématique de la pauvreté soit devenue une nouveauté, mieux une préoccupation majeure. Car, Ali Bongo avait en effet déjà touché du doigt la pauvreté des Gabonais, à travers la grande caravane initiée en 2010 et nommée «Gabon profond», mais aussi sa descente dans le quartier emblématique de Kinguelé, connu pour être l’un des plus pauvres de Libreville et, à cet effet, un bastion de l’opposition.

Aussi, face à l’empressement du président de la République à prendre à bras-le-corps la question de la pauvreté au Gabon, celui que l’on présente comme l’ancien stratège du Rassemblement pour le Gabon (RPG), Pierre Amoughé Mba, pense avoir trouvé les raisons «ambitieuses» ayant incité le numéro un Gabonais à commander une étude sur le vrai visage de la pauvreté au Gabon.

Le 3 mai dernier, lors de sa déclaration de rupture avec la Majorité républicaine pour l’Emergence, celui qui revendique d’être l’un des artisans de la première radio et du premier organe presse écrite de l’opposition, a laissé entendre : «En 1997 la Banque mondiale a publié un réquisitoire historique contre le système Bongo. Et la intitulé : «La pauvreté dans un pays de rente». Dans cette étude, la banque mondiale relevait l’extraordinaire contradiction qui voyait un peuple riche fouiller les poubelles et les décharges publiques pour chercher de quoi survivre, alors que de faramineux revenus étaient tirés de son sol et de son sous-sol».

«La pauvreté au Gabon est visible, concrète et palpable et aisément reconnaissable. On n’a donc pas besoin d’étude pour vérifier cela. Il suffit de se placer dans une cour de nos villages ou dans une rue de nos quartiers pour constater qu’en 10, 20, 30 et 46 ans rien n’a bougé ou si peu, parce que les populations ne se sont pas enrichies ou n’ont pas amélioré leurs conditions d’existence. En réalité si Ali Bongo parle de la pauvreté en 2014 et appelle à la rescousse sa femme, Sylvia Bongo, pour crédibiliser son opération marketing, c’est pour au moins quatre raisons», estime Pierre Amoughé Mba, avant d’énumérer : «la première raison est qu’il voulait fêter le 46e anniversaire du contrôle total de la vie politique du Gabon par le PDG ; la deuxième visait à lancer la campagne pour l’élection présidentielle de 2016 et si les programmes ne sont circonscrits que pour deux ou trois ans, c’est pour faire endosser à l’ensemble de la classe politique les mesures de rigueur qu’il avait arrêté pour baisser les fonds communs accordés généreusement aux agents mais surtout aux dirigeants des ministères financiers ; l’autre raison c’est que, comme son père, Ali est tenu de recourir au financement du Fonds monétaire international et la de Banque mondiale. De ce fait, il est tenu d’élaborer un programme de lutte contre la pauvreté. C’est une conditionnalité».

Telle est donc la lecture de Pierre Amoughé Mba de la stratégie d’investissement humain du Gabon en cours de lancement. Si la première raison énoncée peut prêter à sourire, on devrait tout de même rappeler, au sujet du deuxième déterminisme livré, que la mesure concernant la baisse des fonds communs a été lancée synchroniquement avec la stratégie d’investissement humain. L’enquête sur la pauvreté, antérieure à la mesure concernant les fonds communs, ne saurait donc avoir pour mobile de rectifier la perception des complications et des effets pervers induits par l’institution de la Prime d’incitation à la performance. De quoi faire douter de la réputation de stratège ou de super négociateur qui précède Pierre Amoughé Mba, même si le besoin d’un recours aux financements du Fonds monétaire international reste plausible.

D’ailleurs, jetant une perspective, l’opposant ressuscité doute de l’efficience de la stratégie d’investissement humain d’Ali Bongo. «Mais pas plus que les précédentes, les nouvelles mesures sociales de l’État Bongo n’auront que peu d’impact sur la pauvreté au Gabon. Non seulement parce que leurs applications concrètes sont nulles, mais parce que c’est toute la stratégie qui est erronée», a-t-il déduit en guise de conclusion.

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