Lancé le vendredi 2 mai 2014 au stade de l’Amitié de Libreville par Daniel Ona Ondo, le Premier ministre gabonais, le forum national de la sous-traitance pétrolière s’est achevé le samedi 3 avril 2014 avec une déclaration comportant des recommandations. Celles-ci visent à encourager et à favoriser l’implication des Petites et moyennes entreprises et industries (PME-PMI) gabonaises dans le secteur pétrolier.
Ayant pour thème «les PME/PMI gabonaises et la sous-traitance pétrolière : la mise en œuvre d’une politique de développement local constitue le début d’une réflexion sur une politique de développement du contenu local dans notre pays», ces assises sont la résultante d’une étude menée en 2013 qui relevait que le visage actuel de l’industrie pétrolière laisse «penser à une marginalisation des PME-PMI gabonaises dans le domaine de la sous-traitance pétrolière». Une phrase qui a d’ailleurs été reprise par le ministre le ministre du Pétrole, Etienne Dieudonné Ngoubou, pour dire l’urgence d’une démarche raisonnée dans l’optique d’intégrer ces PME et PMI dans les circuits du secteur pétrolier.
Si à l’ouverture des travaux, le ministre du Pétrole a indiqué que seuls 20 % des PME/PMI gabonaises sont actives dans la sous-traitance pétrolière, l’on induira naturellement que les 80 % qui s’y activent sont des entreprises étrangères. Face à cette suprématie des acteurs internationaux et soucieux de favoriser une politique de contenu local, ce forum a été un moyen efficace pour le gouvernement d’analyser et de déterminer le rôle et la place occupés par les PME-PMI gabonaises.
«Notre objectif est de pouvoir faire passer très rapidement la présence des PME/PMI gabonaises à un pourcentage de 40% et à 70% dans une décennie», avait indiqué Etienne Ngoubou à l’ouverture des assises en reconnaissant que cela se fera grâce à un accompagnement, mais surtout avec la mise en place de mécanismes pouvant réorganiser le secteur. Le ministre du Pétrole se refuse cependant à toute idée de favoritisme et il garde à l’esprit qu’il est avant tout question d’aider les entreprises à capitaux 100% gabonais, ayant une expertise avérée, à mieux former leur personnel afin d’être compétitives, être capables d’assister les grandes entreprises du domaine.
Au terme de ce forum, les participants espèrent que les pouvoirs publics pourront promouvoir et faciliter le financement et l’investissement des PME-PMI de sous-traitance, notamment en demandant aux banques de faciliter l’accès aux crédits ou de mettre sur la place publique les appels d’offres dans le secteur concerné.
Cinq recommandations d’envergure ont germé de ces travaux : l’élaboration d’une stratégie nationale de la sous-traitance pétrolière ; l’élaboration d’un texte normatif sur la sous-traitance du secteur pétrolier ; la poursuite des activités menant à la création d’une bourse de la sous-traitance et de partenariat d’entreprises (BSTPE) ; la promotion et la facilitation du financement et l’investissement des PME-PMI de sous-traitance locales par divers moyens, qui devront être mises en exergue par le ministère du Pétrole, le ministère du Travail et de l’Emploi et l’Union pétrolière du Gabon (Upega), ainsi que l’Office national de l’emploi (ONE). De même, une Convention a été signée en vue de l’intégration des jeunes dans l’industrie pétrolière.
Pour que tous cela se réalise, il faut que le gouvernement s’emploie à «formaliser le cadre législatif et réglementaire nécessaire à la formation en alternance au sein des entreprises. La forte demande sociale le commande», a dit le Premier ministre Daniel Ona Ondo.