Les récentes mesures autour du respect de la législation du travail étaient au centre d’une séance de travail, le 4 juin à Libreville, entre le ministre du Travail et des jeunes se réclamant de l’opposition.
Une semaine après la publication d’une circulaire sur les «dispositions légales et réglementations en matière du travail», le ministre du Travail a reçu à son cabinet, le 4 juin à Libreville, une délégation de jeunes se réclamant de l’opposition. Objectifs : édifier ces jeunes sur la méthodologie à adopter pour garantir l’employabilité des jeunes gabonais.
«J’ai essayé de préciser les choses en indiquant qu’il était ici question d’accepter un certain nombre de réalités. Nous avons de la main d’œuvre étrangère sur le territoire, elle est là pour une raison. Il faut trouver la raison et une fois cela fait, il y aura des bonnes et moins bonnes nouvelles», a souligné d’entrée de jeu le ministre du Travail. «Les bonnes sont qu’il faudra récupérer certains emplois pour les nationaux. Les moins bonnes sont que sur certains métiers, il faudra les laisser aux étrangers. Dans ce cas de figure, il faudra trouver le moyen de faire bénéficier cette expertise aux nationaux. Soit par la formation ou l’accompagnement du transfert de compétences», a expliqué Arnauld Engandji.
Publié le 18 mai à l’endroit des employeurs, le document interpellait ces derniers sur la nécessité de fournir à la direction générale du travail, un certain nombre de documents et d’informations. A cette circulaire s’ajoutait également un communiqué, daté du 25 mai, axé sur le respect de la législation du travail dans certains secteurs d’activités presqu’exclusivement réservés aux non nationaux. Avec à la clé, des contrôles sur l’ensemble du territoire depuis 1er juillet. Une initiative qui devrait permettre d’«assainir» ces secteurs d’activité. Et ainsi, libérer des postes qui pourraient bien revenir aux nationaux.
«Nous avons discuté de l’employabilité des jeunes et nous trouvons cette mesure assez importante et intéressante. Elle permettra notamment au Gabonais d’intégrer certains secteurs d’activités majoritairement aux mains de la main d’œuvre étrangère», s’est félicité le secrétaire général du mouvement citoyen conscient. «A notre niveau, nous irons sur le terrain pour nous adresser aux populations. Il s’agira de trouver un consensus afin de permettre à cette mesure de prendre son envol avec, en ligne de mire, la réduction du chômage dans notre pays», a déclaré Aimé Martial Obiang Mvé.
Au-delà des questions d’emploi, ces jeunes de l’opposition ont également entretenu le ministre du Travail, par ailleurs en charge de la Jeunesse, sur les violences dont ils seraient victimes. «Nous recevons individuellement des menaces, il y des disparitions et ce n’est un secret pour personne», a déploré Aimé Martial Obiang Mvé. Une question qu’Arnauld Engandji entend prendre à bras le corps. «J’ai pris sur moi de regarder avec les services compétents, si on pouvait les aider à faire la lumière sur ces évènements-là», a promis le membre du gouvernement.