Lancée en mai par le gouvernement, la révision des textes fondateurs du Conseil national de la démocratie (CND) devrait aboutir à la transformation de cet organe de consultation politique en institution. C’est le souhait de son président.
S’il fait mine de ne pas s’en préoccuper outre mesure, Me Séraphin Ndaot Rembogo n’est pas moins impatient de voir les résultats de l’examen des textes fondateurs du CND lancé par le gouvernement le 25 mai dernier. Un point lui tient particulièrement à cœur : la transformation de cet organe consultatif en une institution politique autonome et renforcée dans ses prérogatives. Depuis sa création, il y a 23 ans, «les circonstances n’ont pas permis un fonctionnement optimal» du CND, s’est-il plaint dans un récent entretien à Gabon 24, estimant qu’il y a lieu de changer pour le bien de la démocratie au Gabon.
«De mon point de vue, le CND devrait être une institution, parce qu’il a été parafé par voie référendaire. Il a donc une légitimité populaire indiscutable. Malheureusement, le dialogue d’Angondjé n’a pas voulu accéder à cette demande qui a été formulée par tous les partis politiques», a-t-il déclaré, tout en disant laisser la responsabilité au gouvernement de donner la nature juridique qu’il souhaite à la structure qu’il préside depuis sa réactivation en 2015.
Tout en se refusant de donner des orientations au gouvernement dans le cadre de cette révision, Me Ndaot Rembogo n’a pas moins tenu à rappeler que «ce qui est important, ce sont les missions assignées» à cette structure. Pour le président du Parti pour le développement et la solidarité (PDS), il convient de les préserver. «Ces missions permettront de réguler la démocratie (et) à mon sens de prévenir les conflits. C’est d’ailleurs une des missions principales du CND, contenues dans les réformes décidées à Angondjé dont le gouvernement est informé, d’autant qu’elles sont sur sa table. Il lui appartient donc de les acter», a-t-il exhorté.
Les décisions qui semblent préoccuper le plus Me Ndaot Rembogo sont : la durée du mandat des membres du bureau du CND (4 ans au lieu de 2 ans), la nomination du président du CND par le chef de l’Etat et la promotion de la démocratie par le renforcement des capacités des partis politiques. «Ce ne sont pas des réformes décidées par le CND mais par tous les participants du dialogue d’Angondjé, pour l’enracinement de la démocratie au Gabon», s’est-il défendu.
Pour Me Ndaot Rembogo, le CND «a été ravivé il y a trois ans par le chef de l’Etat, qui estimait qu’il avait sa place, parce que le Parlement ne comprenait pas tous les partis politiques». Aussi, continue-t-il de croire que «c’est un organe important qui permet à tous les partis politiques du pays de s’exprimer, de formuler des avis et des recommandations.» Il n’a d’ailleurs pas manqué de dresser un bilan plutôt élogieux de l’institution dont il a dit avoir été «l’architecte, avec le chef de l’Etat» de la tenue des assises d’Angondjé. Le CND, a assuré l’opposant, «n’est plus une coquille vide comme le disaient certains».