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Réduction de la masse salariale : comment le gouvernement va-t-il s’y prendre ?
Publié le mardi 29 mai 2018  |  Gaboneco
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© Autre presse par DR
La masse salariale du secteur public en légère hausse
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C’est la question que se posent désormais de nombreux Gabonais depuis que le gouvernement, sous la pression du Fonds Monétaire International (FMI) a décidé de suspendre les recrutements dans la fonction publique, mais surtout de réduire la masse salariale des fonctionnaires. Ce, d’autant plus qu’il y a encore au Gabon, des agents de l’Etat payés en monnaie de singe et qui peinent à vivre de leurs salaires. D’où le mystère de l’Etat quant aux détails de l’opération.

Sur quel levier le gouvernement va-t-il jouer pour réduire la masse salariale croissante dans la fonction publique ? Va-t-il opérer des coupes sur les salaires des fonctionnaires ? Dans les rangs des agents de l’Etat, l’inquiétude est palpable devant ces inconnues qui risquent de mettre en mal la stabilité sociale des familles entières. Surtout que l’Etat en décidant de dégraisser une masse salariale de plus 710 milliards par mois pour plus de 102 000 fonctionnaires, n’a jusqu’ici indiqué comment il va s’y prendre. Un mystère total tant la question est délicate et énerve les salariés qui attendent impatiemment de voir le mode opératoire du gouvernement. Mais l’Etat gabonais, tout comme les autres Etats de la sous-région d’Afrique centrale, affaibli par les effets de la crise pétrolière, n’a plus de choix aujourd’hui que de suivre le diktat du grand argentier mondial. Même si personne n’ose prononcer le mot, il s’agit en réalité d’un programme d’ajustement structurel qui contraint le pays à une rigueur budgétaire de l’ordre de l’austérité.

Une austérité qui, si elle se prolonge, risque d’aboutir à une grogne sociale de grande envergure. En dépit de l’étude publiée par nos confrères de Gabon media Time montrant que les fonctionnaires gabonais sont parmi les mieux payés dans la zone FCFA, avec un salaire moyen de 577 986 FCFA, nul besoin d’être un spécialiste en la matière pour comprendre que ces chiffres sont loin d’intégrer la réalité. Il y a des fonctionnaires au Gabon encore payés à 150.000 FCFA par mois et qui ne parviennent pas à joindre les deux bouts, tant l’inflation et les fluctuations des prix sur le marché de consommation sont récurrentes. Autant donc dire que la cherté de la vie au Gabon ne permet pas aux fonctionnaires gabonais de vivre décemment de leur travail. Dans ce cas, chercher à leur diminuer le peu qu’ils gagnent, de quelque manière que ce soit, c’est les asphyxier et les précariser davantage.

Réduire le train de vie de l’Etat
Le problème du Gabon n’est pas tant la flambée de la masse salariale. S’attaquer aux maigres salaires des travailleurs, ce serait passer à côté du problème, la réduction du train de vie de l’Etat. Cette solution avait été proposée l’année dernière par l’ancien Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), Casimir Oye Mba. Réduire le train de vie de l’Etat doit se reposer sur plusieurs piliers principaux : la réduction du budget de fonctionnement des institutions budgétivores fonctionnant dans l’omerta totale comme la Cour constitutionnelle, la Présidence de la République, le Sénat, l’Assemblée nationale, le Conseil National de la Communication, le Conseil Economique, Social et bien d’autres. Il faut également supprimer certaines missions parfois inutiles et dispendieuses de ses institutions à l’étranger, tout en privilégiant les missions urgentes et essentielles.

Et Dieu seul sait combien coûte à l’Etat une mission à l’étranger. La suspension de l’achat des véhicules de fonctions pour certains responsables administratifs, qui roulent déjà suffisamment carrosse. Tout cela ne peut marcher qu’avec la réduction de 10 à 25% des salaires des présidents de ces institutions et des ministres au prorata du traitement de chacun d’eux. Tout cela mis en application, permettra à l’Etat de réaliser des économies conséquentes qu’il pourra ensuite investir dans des programmes de développement. Agir autrement ne conduira qu’à l’embrasement d’un tissu social déjà en surtension.

Leno KOLEBA
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