Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Politique
Article
Politique

« Nous avons l’ambition de renforcer notre position de 2ème force politique. Pourquoi ne pas devenir la première ? » (Nicaise Sickout-Inguendja)
Publié le dimanche 27 mai 2018  |  Agence Gabonaise de Presse
Nicaise
© Agence Gabonaise de Presse par DR
Nicaise Sickout-Inguendja, Secrétaire général du Centre des libéraux réformateurs (CLR), l’actuel 5ème adjoint au maire de Libreville
Comment


LIBREVILLE - Nouvellement nommé secrétaire général du Centre des libéraux réformateurs (CLR), l’actuel 5ème adjoint au maire de Libreville s’est livré à cœur ouvert sur l’actualité au sein de son parti, mais également sur les questions d’intérêt national. Sa vision pour le parti, son regard sur la décision de la Cour constitutionnelle, la configuration de l’équipe gouvernementale, l’ambition du parti de demeurer 2e force politique du pays, le CGE, la majorité présidentielle, la crise politique du pays, l’état de santé du président de son parti, etc. tout a été évoqué sans langue de bois. Lecture…

Agence Gabonaise de Presse : Comment se porte le CLR ?

Nicaise Sickout-Inguendja : « Je dirais c’est un CLR en phase de restructuration, de redynamisation, en somme c’est un CLR qui vit l’ère de la réforme, comme c’est le Centre des libéraux réformateurs. L’ère de la réforme de la restructuration de par la restructuration et la redynamisation pourquoi ? Parce que comme vous le savez, après une période donnée, chaque parti politique se doit de faire le bilan. Un premier bilan a été dressé au CLR avant le 11 avril de cette année. La conséquence des forces et faiblesses tirées de ce bilan ont pour résultante la nomination d’un nouveau secrétaire général du parti, de manière plus globale, la réorganisation des organes du CLR.
Les innovations portent sur les quatre vice-présidents qui ont été maintenus, dont deux ont été changés. Au secrétariat général, deux secrétaires généraux adjoints sont restés en poste, dont un est devenu le secrétaire général titulaire, et de manière globale l’ensemble des structures du parti sont en phase de restructuration. Le nouvel organigramme sera véritablement présenté lors du retour de Jean Boniface Asselé qui, comme vous le savez, se trouve en France.
Donc c’est un CLR en pleine mutation, en pleine renaissance selon la vision des choses, parce que le nouveau secrétaire général a inscrit son action sous le signe de l’innovation, de la création et de la concrétisation. Donc avant le 30 juin, le parti se doit d’être en ordre de bataille, parce que cette année nous risquons de vivre deux scrutins électoraux ».

Le parti a enregistré des nombreux départs, dont certaines grandes figures telles que Alexandre Tapoyo, Eloi Nzondo, etc. N’est-pas là les signes de fragilité ?

« Je ne dirais pas que le parti a enregistré de nouveaux départs. Je ne partage pas cette appréciation des choses. Le parti a vu le départ de deux grandes figures, il faut le reconnaitre. Alexandre désiré Tapoyo, qui du reste n’est pas parti de lui-même, faut le préciser. C’est le parti qui a pris la décision de l’exclure. Eloi Nzondo, lui, a démissionné. Il faut avoir le courage de reconnaitre que ces deux figures étaient très utiles à mon sens. Connaissant le CLR, Tapoyo qui était vice-président en charge de l’implantation, faisait bien son travail, il faut le lui reconnaitre. Eloi Nzondo, dans le troisième arrondissement et sur l’ensemble du territoire était une figure jeune comme nous qui avait tout à donné au CLR, mais pour des raisons indépendantes sûrement de sa volonté, parce que parfois il dit être parti mais dit être de cœur au CLR. Cela sous entend qu’il y a sûrement eu des éléments qui l’ont poussé à partir. Mais ne pas reconnaitre qu’ils étaient utiles ce n’est pas avoir une bonne lecture. Je n’ai pas l’habitude de cacher les choses, personnellement ça m’a fait mal. Mais bon la réforme tient compte également du départ de certains amis et frères. Je n’ai pas senti fondamentalement la fragilisation à ce jour. Ça se saura peut-être demain, mais présentement je n’ai rien ressenti, sauf à titre personnel de manière sentimental ».

Vous avez été désigné secrétaire général du CLR, quels critères selon vous ont prévalu au choix de votre personne ? Et parallèlement, quelle vision entendez-vous mettre en musique ?

« Il faut demander à Jean Boniface Asselé, je ne saurai vous dire. Il faut dire que mon cv politique est riche d’éléments qui ont sûrement participé au choix de ma personne. Souvent de ce que j’entends du président : je serais un bon organisateur, un bon planificateur et que le moment est venu pour que le CLR soit réorganisé, que les activités soient correctement planifiées, contrôlées, de sorte que le CLR réaffirme sa place de deuxième force politique du pays.
Je ne prends pas la tête du secrétariat général pour tourner en rond. Aujourd’hui je m’inscris dans le contexte de la rénovation, non pas pour dire que le CLR dort, mais c’est une thématique politique qui a pour cryptique innovation, création et concrétisation. Naturellement dans le cadre de la devise du CLR qui évoque liberté et honneur, il faut ajouter que nous vivons dans un programme politique de paix développement et de partage du président de la République, Chef de l’Etat, et surtout et avant tout, l’Union, le travail et la justice ; c’est d’abord le Gabon avant tout. Donc mes actes premiers depuis ma prise de fonction officieuse, ça d’abord été de faire un état des lieux. Je suis présentement en train de faire l’état des lieux de l’organisation du CLR au plan fonctionnel, structurel et organisationnel. Deuxième chose, c’est de faire l’état des lieux du CLR au plan de l’implantation. Quelle est la situation réelle du CLR sur l’ensemble du territoire national et à l’extérieur ? Troisièmement la cartographie des élus. Comment le CLR est-il implanté en terme de tableau électoral au niveau des législatives, sénatoriales et au niveau des conseils municipaux et départementaux ? C’est la première étape.
La seconde étape de mon programme portera sur la composition des hommes qui vont m’accompagner dans ce challenge de renaissance du CLR. Troisième mission, que va jouer le président du parti, la préparation du parti aux prochaines élections qui arrivent. Et enfin, quatrième axe de mon travail c’est la question des finances et de la trésorerie, puisque qu’un parti se doit de par ses militants de tirer sa force des cotisations de ses membres. Nous allons réorganiser le fichier des militants. Il nous donnera une clarté de façon à réorganiser la trésorerie du parti. Sans oublier la mission de redéfinir le rôle et la place du CLR dans la majorité républicaine et sociale pour l’émergence ».

Quelle lecture le CLR fait-il de la décision de la Cour constitutionnelle de dissoudre l’Assemblée et faire injonction au gouvernement de démissionner ?

« Sur le fond, les décisions de la Cour constitutionnelle ne souffrent d’aucune contestation. L’attitude de la Cour constitutionnelle est d’abord une attitude de droit. D’aucuns diront que son rôle ici était d’interpréter, mais n’oublions pas que selon la Constitution c’est la Cour constitutionnelle qui a la capacité de réparer les omissions, de donner un avis sur les interprétations contradictoires. A partir de ce moment les 9 juges ont estimé peut-être dans leurs lectures que devoir accepter de proroger le mandat des députés, était inacceptable, et je suis d’avis. Ça en était un peu trop. Je crois sur le fait c’est une décision juste et sage. Il fallait mettre le gouvernement face à ses responsabilités. On ne devait pas continuer ad vitam aeternam à avoir un parlement dans ces conditions. Les conseils municipaux, locaux et départementaux peuvent encore faire l’objet de ce genre de reports, ça pose pas fondamentalement problème. Mais l’Assemblée nationale c’est la représentation nationale, on ne s’amuse pas avec. Le CLR a pris acte de la décision de la Cour, la partage, et le gouvernement qui a été mis en place avec pour mission principale d’organiser ces élections et de conduire, bien sûr, la politique de la nation se doit dans les délais d’organiser les élections. N’oublions pas que la rentrée parlementaire doit s’effectuer le premier mardi du mois de septembre, je crois bien. Si on doit s’en tenir à cela, des élections législatives doivent se tenir avant le 31 août ».

Justement, la configuration de l’équipe gouvernementale actuelle est-elle en phase avec les conséquences qu’entraine la dissolution de l’Assemblée ?

« Le Premier ministre est issu de la majorité à l’Assemblée nationale. Il n’y a plus d’Assemblée nationale. La Cour constitutionnelle a estimé, selon sa lecture du droit, que le Sénat dans le cadre du bicaméralisme pouvait assurer pour un temps toutes les missions de l’Assemblée nationale. A partir de cet instant, le Premier ministre qui est membre du Parti démocratique gabonais (PDG), le PDG étant majoritaire au Sénat, a été choisi au sein de cette majorité. Non pas que ça obéisse à ce qui est indiqué, mais simplement c’est une lecture politique que je fais. Selon la Cour constitutionnelle dans son rendu, le gouvernement est responsable devant le président de la République. Donc le président de la République est libre de composer le gouvernement selon sa vision de la nation. Il a estimé qu’il fallait reconduire le même Premier Ministre qui était à l’origine des reports, qui est donc sûrement bien placé pour gérer la suite de la conséquence de ce qui a été créé. M. Issoze Ngondet que nous soutenons dans le cadre de la majorité a été reconduit à juste titre dans ses fonctions de Premier Ministre. Dans le gouvernement qu’il a présenté au président de la République, Chef de l’Etat, il a estimé que pour le suivi de ce processus électoral il fallait associer l’opposition. Ce qui est une bonne chose pour éviter les contestations futures. C’est vrai que toute l’opposition n’est pas dans ce gouvernement, mais il a une opposition en partenariat avec le président de la République : Le Parti social démocrate (PSD) de Maganga Moussavou, le Parti pour développement et la solidarité (PDS) de Séraphin Ndaot et Démocratie nouvelle (DN) de René Ndemézo’o. Il y a un nouveau groupe dit des 41. C’est ce groupe qui est entré au gouvernement, même si entre guillemets il y a quelques dénonciations. Mais suivez bien, il s’agit des dénonciations de formes. Prenez le cas du Rassemblement héritage et modernité (RHM), on n’exclut pas Michel Menga, on lui demande de prendre ses responsabilités et tirer les conséquences. Je ne commente pas, je ne dis rien, mais simplement que j’attire votre attention. M. Mbadinga, ministre du Commerce, avec son parti politique a connu quelques soubresauts, toujours est-il que je crois que le souhait du président a été de faire en sorte que tout le monde suive le processus électoral. On nous dira peut-être que c’est le Centre gabonais des élections (CGE) qui gère et qu’il n’y a plus d’administration, je dis non, le ministère de l’Intérieur, et celui du Budget surveillent et tout le monde est présent à la réunion de chaque semaine à la Cour constitutionnelle pour le suivi du processus électoral. Donc ça leur donnera sûrement l’occasion de s’assurer d’un minimum de transparence dans le cadre du contrôle par l’Etat, parce que c’est quand même le Conseil des ministres qui prend toutes les décisions en la matière. C’est un gouvernement de transition, un gouvernement spécial, qui devrait donc avoir tout le monde. Je pense que c’est dans ce sens que ça été fait ».

La garantie de crédibilité recherchée lors des élections politiques au Gabon, est-elle assurée aujourd’hui avec le CGE comme nouvel instrument de gestion ?

« Vous savez la garantie de la transparence est une question de volonté, de bon sens, d’orgueil, de responsabilité morale. Un pays qui se veut crédible se doit d’organiser des élections crédibles. N’oublions pas que la communauté internationale, après 2016, a un regard un peu particulier sur le Gabon. Et les législatives vont être le détonateur du rôle et de la place du Gabon sur la scène internationale. Ou on nous acceptera définitivement, ou on nous laissera sur le banc. Mais je crois que nous avons tous intérêt à faire en sorte que les choses soient propres. Et je crois que nous y travaillons. C’est en cela peut-être que l’opposition a été associée au processus pour qu’elle suive également ces questions jusqu’à ce que le résultat trouve l’assentiment de tout le monde. C’est vrai que sous les tropiques, en Afrique, il est difficile d’avoir des élections incontestées, mais il existe plusieurs pays non loin de chez nous qui ont démontré qu’on peut organiser des élections propres. Et le Gabon se doit d’être une particularité en Afrique centrale qui est une zone un peu particulière dans le monde entier ».

Avez-vous des suggestions à emmètre pour garantir davantage de transparence lors des élections ?

« Le CLR est membre du bureau du CGE. Le rapporteur est un vice-président du CLR. Il sera le porte-parole de la vision du CLR s’agissant de la recherche de la transparence. Parce que nous aussi nous avons besoin d’élections transparentes organisées, même si certaines se sont déjà déroulées en ayant quand même des contestations. Mais nous voulons aller de l’avant, et ce dernier recevra du parti des instructions nécessaires pour qu’il exige ce que nous pensons être les éléments dont le peuple souhaite voir la concrétisation ».

Entendez-vous conserver la place de 2e force politique du pays ?

« Naturellement, nous avons l’ambition de renforcer notre position. Pourquoi ne pas devenir la première force politique ? »

Avec quelle stratégie ?

« Mais avec la stratégie que nous entendons mettre en place, et que je ne peux dévoiler. Mais elle rentrera dans le cadre de l’innovation, la création et la concrétisation. Mais vous savez, la volonté est une chose, la mise en œuvre en est une autre. L’acceptation par le peuple est tout autre chose, d’où la bataille de la transparence. Tout est lié. Mais bon, Dieu seul sait comment se portera le CLR après le scrutin législatif ».

Quelle est la stratégie que le CLR entend mettre en place dans le cadre des élections législatives à venir, sachant qu’il fait partie de la majorité ?

« Les discussions sont en cours. Il y a deux variantes : la première est celle des tickets. C’es-à-dire que dans un siège on peut avoir le titulaire PDG, le suppléant CLR, ou inversement le titulaire CLR, le suppléant PDG, ça c’est la première variante en examen. La deuxième c’est celle qui consiste à dire que le CLR est bien placé ici, il a le soutien de tous, ou alors le PDG, le PGCI, l’UDIS est bien placé et bénéficie également du soutien de tous etc. Donc on ne se présente pas, mais tout le monde est derrière ce parti qui est bien placé. J’ajouterai plutôt la troisième variante que j’ai failli oublier, celle qui consiste à dire bon écoutez, ce sera peut-être la mauvaise, chacun joue perso au premier tour, mais au deuxième tour le candidat de la majorité le mieux placé sera soutenu par tous les autres. Mais il faut faire attention, il y a des sièges à haut risques, où on a intérêt à faire en sorte que dès le premier tour on soit déjà uni. Parce que l’opposition est très forte dans certaines circonscriptions ».

Au sein de la majorité certains partis se disent discriminés par rapport à d’autres comme le CLR, le PDG, notamment lors des partages des postes, quel est votre regard ?

« Je vous invite à faire une investigation. Prenez la carte électorale issue des législatives dernières, vous me direz combien de partis politiques ont des députés dans la majorité républicaine et sociale pour l’émergence. Il y en avait que trois. Sauf erreur de ma part : le PDG, le CLR et le RPG (autrefois). Vous prenez la cartographie du Sénat, des Conseils municipaux et départementaux, et vous remontez un peu dans l’histoire en donnant à chaque parti une existence de dix ans, et vous nous direz qu’en 10 ans qui a fait quoi ? Qui a eu quoi ? Il y a des partis qui se présentent aux élections depuis 1990 qui n’ont jamais pu obtenir un conseiller municipal ou départemental. C’est bien de revendiquer, mais il faut revendiquer sur la base des résultats sur le terrain, sur la base de l’implantation. Et un parti, sa force se jauge de par le nombre de ses élus. Donc à partir de ce moment on ne vient pas revendiquer les postes pour le plaisir de revendiquer ; d’où la nécessité de se coaliser en cas de besoin pour être plus solide. Mais je ne peux pas avoir un parti politique qui, en trois scrutins, résultat zéro, ça voudrait dire qu’il y a problème. Il faudrait peut-être d’ailleurs, au vu de la multitude des partis politiques au Gabon que le ministère de l’Intérieur s’y intéresse : si au bout de deux scrutins, un parti politique n’a pas pu engranger des élus, on lui retire son récépissé pourquoi pas. On criera certainement sur moi, mais c’est un avis personnel ».

L’élection présidentielle de 2016 a laissé au plan moral des stigmates qui ne semblent toujours pas s’être effacés, quel plan suggérez-vous au CLR pour qu’une véritable réconciliation ait lieu ?

« Pour le CLR, la problématique de la réconciliation nationale montre à l’évidence que le pays se polarise en deux camps : le camp de la contestation et le camp au pouvoir. Mais la réponse se trouve au niveau de la gouvernance globale du Gabon, aux plans politique, économique, social, culturel et environnemental. Il faut apporter au peuple gabonais la réponse à ses préoccupations premières, c’est l’une des premières conditions. Deuxième condition, il faut créer un véritable lien social entre les gouvernants et le peuple. Parce qu’on a le sentiment qu’il y a une distance. Troisième chose : en dehors des querelles, il faut trouver le moyen de se parler, même en secret. Il faut utiliser les hommes qui ont la capacité, qui ont l’histoire d’être avec certains depuis 1990 entre l’opposition, la majorité, la société civile ou les indépendants. Mais la solution de la réconciliation des Gabonais passe par des réponses fortes aux plans politique, social, économique, culturel et environnemental, ce n’est que cela ».

Pas nécessairement un grand forum de réconciliation ?

« Non, ce n’est pas mon avis. Qu’est-ce que les forums fondamentalement nous apportent ? Ça fait un an qu’ont eu lieu les accords d’Angondjé. Il est temps de tirer des leçons. Faisons un peu le bilan. C’est vrai que certaines mesures ne sont pas encore rentrées en vigueur. Mais nous sommes un peu lents. Il faut accélérer le rythme. Récemment le Conseil de ministres a adopté une feuille de route en 7 points. J’espère qu’au mois de juillet déjà il y aura un bilan d’étape. Il faudrait qu’avant les législatives qu’on soit au moins à 60, 70%, sinon le peuple n’y croira pas. On ne va pas aller de feuille de route en feuille de route ».

A vous entendre vous donnez un peu raison à l’opposition !

« Donner raison à l’opposition, moi je ne sais pas ce que ça veut dire. Ne pas apprécier une situation dans le sens voulu ou parce qu’on appartient à la majorité ne doit pas nous conduire à dire que nous tenons un discours d’opposant. C’est malheureusement cette attitude qui est souvent constatée avec nos partenaires. Mais c’est l’insatisfaction de vivre une situation qui emmène à avoir une position. Je suis de la majorité, je ne suis pas d’accord si j’estime qu’on aurait pu faire mieux dans tel ou tel domaine. Je ne vais pas m’en cacher. En tout cas pour ma part, Nicaise Sickout Inguendja on ne me changera pas sur ce point. Je suis un homme, je fonctionne avec des règles et des principes. Je suis resté 19 ans au Parti gabonais du progrès (PGP), un parti de démocratie, un parti qui a souhaité un Etat de droit véritable au Gabon ».
« Vous savez depuis longtemps les gabonais ont souhaité un retour au scrutin à deux tours. Finalement au dialogue, il y en a qui n’ont pas voulu fondamentalement y revenir, mais le président de la République a opposé son véto. Il a dit : « Allons-y, le peuple a besoin de choisir ses responsables, ses représentants dans ce mode de scrutin, donnons raison au peuple et nous allons réexpérimenter cet état des choses. C’est aussi une question de légitimité ; élire un député avec un score insignifiant. Quand il y a un premier tour on sait ce que tu es. Et quand il y a deuxième tour et que tu as eu besoin des autres, cela prouve que tu as été un facteur d’union. Donc il faut nécessairement s’y mettre. Je suis de ceux qui pensent que si le président de la République a posé un acte qui va dans le sens de l’intérêt général, qu’on soit de l’opposition, de la majorité ou de la société civile, on doit avoir le courage de dire que c’est bien. Regardez par exemple la politique routière, elle semble ne pas satisfaire les gens parce que simplement tout le monde vit quasiment à Libreville. Mais i y a un travail formidable qui se fait à l’intérieur du pays, en termes de réseau routier. Les infrastructures de santé vont dans le bon sens. Mais seulement on ne fait trop de prospective au Gabon. Ça veut dire que si on a lancé la construction d’un centre hospitalier en 2018 et on sait qu’il doit être livré en 2020, quels seront les besoins en 2020 pour le fonctionnement de ce centre hospitalier ? Mais si vous n’avez pas pensé à ça, on va vivre la situation de Jeanne Ebori. Une structure de référence qui est là. Ce qu’il y a à faire : On lance la construction, on lance la formation. Et si on ne trouve pas suffisamment de mains-d’œuvre dans nos ressources propres, on signe des partenariats pour un temps dans le cadre de la formation des formateurs. Moi je suis pour la création d’un ministère de la prospective. Parce que j’ai suivi M Anacle Bissielo lorsqu’il était ministre de la planification et de la prospective, un progressiste du PGP ; Je le dis parce que j’ai partagé cet état des choses avec lui. Je suis pour la création d’un ministère de la prospective, pour la programmation du développement et son suivi. Je trouve que c’est une grosse insuffisance, une grosse faiblesse dans la gouvernance de notre pays, de mon point de vu ».

Etes-vous candidat pour les législatives ?

« Je crois que oui selon la volonté du parti. Je ne sais pas encore où, mais j’attends le retour du président du parti. Il y a une commission qui travaille, mais nous verront bien ».

Dites-nous pour terminer, comment va le président ?

« Très bien, je peux vous rassurer. Suivez la radio Génération nouvelle tous les lundis et jeudis, l’émission Asselé vous parle. Depuis Paris, il anime son émission. Mais ce Jeudi c’est son secrétaire général qui l’a animée exceptionnellement parce qu’il a souhaité que tous les cadres du parti parlent.
Comment peut-on refuser à un homme le droit d’aller se reposer, profiter de son repos pour faire son bilan s’il estime que c’est nécessaire. Qui ne l’a pas vu partir à l’aéroport Léon Mba ? Qui ne l’a pas vu arriver à l’aéroport de Paris ? On l’a vu dans quelle condition ? M. Asselé se porte très bien. Même si il avait été malade, est-il interdit à Jean Boniface Asselé d’être malade ? Est-il devenu un extraterrestre ? Je voudrais rassurer les Gabonaises et les Gabonais que M. Asselé se porte bien. Il est aux côtés de son épouse, Christine Asselé. Au vu de l’accélération des choses dans le pays, d’ici quelques jours vous aurez le plaisir de revoir Asselé. Mais je comprends, en réalité la chaleur qui entoure l’absence d’Asselé. Les Gabonais sont habitués à voir Asselé 24/24 dans les rues de Libreville en train d’ouvrir une route, en train d’aménager un stade, en train de curer les caniveaux. Donc c’est peut-être cette absence qui justifie tout ce désarroi. Je rassure les Gabonaises et Gabonais qu’il sera de retour d’ici là ».

Y a-t-il une question que vous auriez aimé aborder que nous n’avons pas soulevée ?

« Alors, je voudrais plutôt que le nouveau gouvernement qui est un gouvernement de transition fasse la preuve qu’en peu de temps on est capable de faire beaucoup de choses. On peut apporter une réponse aux cris du peuple. Il n’y a pas que les élections. Les élections sont certes un éléments qui concoure à la vie démocratique, mais le Gabonais a soif de social. Le Gabonais a besoin de se développer et s’établir en termes d’emploi. Il faudrait véritablement diversifier l’économie gabonaise en tenant compte de ce qui nous reste. Profitons des matières premières que nous avons pour préparer le Gabon de demain. On aurait dû le faire il y a 20 ans, mais on a la capacité de rattraper cet état des choses. Mais je voudrais dire aussi qu’il faut qu’on aime le Gabon. Il faudrait avoir une politique qui amène les Gabonais à aimer leur pays. Il faut avoir une politique qui amène les gouvernants à aimer leur pays. Ce n’est la course aux postes qui va changer le Gabon. Et puis la prochaine fois, dans un contexte d’exception, le gouvernement doit être exceptionnel. La composition du gouvernement aurait pu être plus en phase avec la situation économique ».

Propos recueillis par AMM/SM
Commentaires


Comment