Libreville – Le ministre d’Etat chargé de la Communication, Guy Bertrand Mapangou a estimé mercredi que les journalistes de Gabon 1ère et de Radio Gabon sont des « monstres » parce qu’ils acceptent de travailler dans des conditions horribles dans la maison Georges Rawiri en ruine faute d’entretien.
« Vous êtes quasiment des monstres pour accepter de travailler dans une situation qui n’a pas de mots », a déclaré le ministre à l’issue d’un tour du propriétaire guidé par Jean Lie Massala, DG du groupe Gabon Télévisions.
« Je suis peiné, je suis peiné de voir les conditions dans lesquelles vous travaillez », a enfoncé le ministre, lui même ancien journaliste.
« Je vais employer des mots qui me valent des inimitiés : c’est une catastrophe. C’est triste. Ca suscite la révolte … », a dit le ministre choqué par l’Etat actuel de dégradation de la Maison Georges Rawiri. Les plafonds s’écroulent, l’eau dégouline un peu partout, les ascenseurs sont hors service, la climatisation centrale aussi, certains murs se fissurent…
« Vous aimez votre pays, vous êtes des patriotes », a poursuivi le ministre comme pour consoler ses collaborateurs dont le plus grand syndicat, le SYPROCOM, venait à peine de suspendre un mouvement de grève pour réclamer des primes et des meilleures conditions de travail.
« J’espère que la fameuse RAC (Redevance audiovisuelle et cinématographique, ndlr) qui fait couler tant d’ancre servira à quelque chose », a-t-il conclu.
La Maison de la radio, Georges Rawiri n’est pas un immeuble très vieux. Il a été inauguré le 1er décembre 2007 par le chef de l’Etat gabonais de l’époque, Omar Bongo Ondimba, alors que les travaux n’étaient pas complètement terminés.
La cérémonie officielle de remise des clefs marquant l’entrée en fonction de la maison a eu lieu en juillet 2018. Les agents célébreront leur 10ème année présence dans cette maison dans 2 mois. L’immeuble de six étages est bâti sur plus de 10 000 m². Il comprend 46 bureaux et toutes les infrastructures modernes en matière de production et de diffusion audiovisuelle.
D’un coût total de 20 milliards de FCFA, l’immeuble a été réalisé par la société chinoise d’import-export d’équipements (CEMEC). Des problèmes d’entretien seraient à l’origine de la rapide dégradation de l’édifice dont les espaces verts sont aussi mal entretenus.