La débauche des mineurs, à Libreville notamment, est certainement à son paroxysme, pour que les Forces de police nationale (FPN) en viennent à appeler les «tenanciers de débits de boisson et les parents à prendre leurs responsabilités».
La débauche des mineurs, à Libreville notamment, est certainement à son paroxysme, pour que les Forces de police nationale (FPN) en viennent à appeler les «tenanciers de débits de boisson et les parents à prendre leurs responsabilités».
Exaspérées par la présence des mineurs dans les débits de boissons, notamment la nuit, les Forces de police nationale (FPN) ont, une nouvelle fois, tiré la sonnette d’alarme. Dans un communiqué paru dans L’Union le 22 mai, en effet, la police a appelé les «tenanciers de débits de boisson et les parents à prendre leurs responsabilités».
Cette énième sortie de la police est d’autant plus justifiée que sur le terrain, le constat est alarmant. La police déplore, en effet, la présence de plus en plus prononcée des mineurs dans les débits de boissons et «parfois pendant les heures de cours et en uniforme». Mais aussi le fait que «les mineurs sont davantage auteurs des agressions entrainant parfois la mort des victimes».
La police en veut pour preuve, notamment, l’agression mortelle commise par une adolescente de 16 ans au carrefour SNI à Libreville, le 8 avril dernier. Ou encore, l’assassinat d’une adulte de 33 ans à la pharmacie de Tchibanga, le 30 mars dernier, par un mineur de 15 ans. A ces constats déplorables s’ajoutent, «les viols commis par des mineurs après consommation des produits stupéfiants, parmi les plus répandus, le Tramadol (Kobolos) ; les vols à la tire, véritable phénomène grandissant dans la capitale dont les auteurs sont généralement âgés entre 10 et 16 ans».
Cette sortie des FPN suffira-t-elle à interpeller mineurs et parents ? Dans tous les cas, à titre persuasif, la Police nationale a brandi les peines prévues par la loi en cas de vol, de coups mortel et d’incitation à la débauche. En effet, l’article 281 du Code pénal prévoit notamment une peine d’emprisonnement d’un à trois mois et une amende de 24 000 à 240 000 francs CFA, pour «quiconque aura fait boire jusqu’à l’ivresse, un mineur de moins de 18 ans». L’article 232, quant à lui, requiert la réclusion pour des «coups et blessures faits volontairement, mais sans intention de donner la mort, (mais l’ayant) pourtant occasionné».
L’appel de la Police nationale est intervenu par ailleurs dans le sillage d’une opération visant à «rendre la ville un peu plus tranquille». Initiée depuis le 19 mai à Libreville et Owendo, elle consiste à sillonner les deux communes, en vue d’y fermer les débits de boissons ouverts au-delà de l’heure réglementaire (22 heures) ; et arrêter les tenanciers ne respectant pas cette prescription. Près de 300 jeunes ont été arrêtés le week-end dernier.