Invité récemment sur la matinale de la radio Urban FM, le Premier ministre a nié toute responsabilité dans l’accroissement de l’insalubrité ces derniers mois à Libreville. Il a rejeté la faute sur ses prédécesseurs et sur les sociétés chargées de l’assainissement de la capitale.
Après plus d’un an à la tête du gouvernement, Emmanuel Issoze Ngondet considère que le phénomène de l’insalubrité grandissante à Libreville et dans d’autres grandes villes du Gabon n’est pas de son fait. Invité du Dafreshmorning sur la radio Urban FM, le 18 mai dernier, le Premier ministre a tout simplement nié sa responsabilité sur la question, préférant accuser «un héritage» légué par ses prédécesseurs.
«Mon gouvernement travaille sur un héritage. Nous ne prenons pas une situation nouvelle qui sort du paysage social ex nihilo», s’est-il défendu, indexant les conventions signées par les anciens gouvernements avec trois sociétés chargées de la collecte des ordures ménagères à Libreville et à Owendo : Averda, Sanivit et Clean Africa.
Pour Emmanuel Issoze Ngondet, «ces conventions se trouvent aujourd’hui difficilement praticables parce que les incidences financières qui en résultent ne sont plus soutenables surtout dans la période de crise actuelle». Son gouvernement réfléchirait, depuis un an et demi, à «reconventionner les partenariats» signés avec les différents opérateurs.
Estimant n’être coupable de rien en dépit du nombre de mois passés à la tête du gouvernement, Emmanuel Issoze Ngondet a enfin rejeté la responsabilité de l’insalubrité de Libreville sur les sociétés chargées de collecter les ordures ménagères. Celles-ci, a-t-il accusé, «font dans le chantage pour embrigader l’État et conditionner forcément leurs activités au règlement de la dette». Une seule solution apparaîtrait alors nécessaire pour lui : faire le tri dans les trois principales sociétés. Le Premier ministre souhaite «apprécier l’utilité de chacun de ces opérateurs (pour) revenir à des gestions beaucoup plus gérables, à la fois pour l’État et pour les populations gabonaises».
En mars dernier, le gouvernement a reconnu une dette de plus de 16 milliards de francs CFA à l’endroit de la société marocaine Averda, chargée de la collecte des ordures ménagères à Libreville. Dans le même mois, l’État avait informé d’un premier versement de 1,5 milliard de francs. La salubrité de Libreville ne s’en est pas vue améliorée pour autant, alors que le gouvernement envisage désormais d’auditer cette dette. La société Averda quant à elle déclare faire face à un autre problème : la saturation de la seule décharge de Mindoubé. Cette fois, il serait difficile pour Emmanuel Issoze Ngondet de rejeter cette responsabilité.