Estérias, au Nord de Libreville. Ce Brainstorming gouvernemental réparti en six ateliers, a pour principaux objectifs de rééquilibrer les finances publiques et sortir le pays de la crise économique, tandis que ses grands enjeux concernent la modernisation du pays, la redynamisation de l’économie et enfin, la réforme de l’Etat.
Pour tenir ce pari, le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Brice Laccruche Alihanga (photo), à l’ouverture des travaux, a tracé la feuille de route qui devrait guider toutes les actions à entreprendre. Par exemple en matière d’action publique, le gouvernement est appelé à optimiser les deniers de l’Etat dépensés, conformément aux engagements pris non seulement vis-à-vis des populations, mais aussi des partenaires internationaux tels que le FMI et les autres institutions multilatérales, dans le cadre du Plan de relance économique (PRE).
Durant ces « travaux pratiques », les participants devront ainsi calibrer leurs actions, chacun dans son domaine respectif et en fonction de l’effort qui est attendu. Dans le cadre de la dépense publique, il s’agira par exemple de mettre en place, un plan de rigueur dès le second semestre 2018 avec pour objectif de : ramener la masse salariale mensuelle (hors agences) à 40 milliards FCFA en 2019 et 35 milliards en 2020 et de baisser les dépenses de biens et services de 40 % en 2019.
En matière de déficit public, l’on s’attèlera à ramener le déficit budgétaire à 1 % du PIB en 2018 et à rétablir, sur ce plan, l’équilibre des finances publiques en 2019. Et en matière d’endettement, l’objectif visé est de ramener le niveau d’endettement actuel de 59 % du PIB à 40 % d’ici 2020. Des objectifs précis et chiffrés doivent également être fixés en matière de recettes, de trésorerie et d’investissement.
Justifiant le caractère urgent et crucial de ce séminaire gouvernemental, Brice Laccruche Alihanga a indiqué que l’assainissement des finances publiques est aujourd’hui devenu plus qu’un impératif. Ce, du constat fait d’un Etat gabonais trop dépensier pour des résultats insuffisants, a-t-il précisé.
Compte tenu du contexte, il a appelé le gouvernement à changer la donne, en dépensant désormais mieux, pour des résultats satisfaisants. «C’est un effort violent, une cure d’amaigrissement sévère qui est exigé de la part de l’Etat. Mais il ne s’agit pas d’affaiblir le patient. Au contraire, il s’agit de le remettre en bonne santé en faisant disparaître son surpoids afin qu’il devienne plus efficace dans l’accomplissement de ses missions.», a-t-il souligné.
Ce qui, selon le directeur de cabinet du chef de l’Etat, « constitue une obligation de résultats. D’où la nécessité des réflexions qui devront à la fois, permettre de faire un état des lieux sans complaisance de la situation ; de faire des propositions sans tabou et des recommandations réalistes inventives, compte tenu de la conjoncture économique actuelle », a-t-il conclu.