Le révérend Gaspard Obiang de l’église ‘’Le Torrent’’ a estimé que ce n’est pas le serment lui-même que Jésus condamne mais son usage inconsidéré. Une réponse au débat sur l’obligation de prêter serment ou non et selon des formules religieuses diverses qui agite la toile depuis quelques jours, suite à une vidéo postée d’une ministre Tchadienne refusant de prêter serment au nom d’Allah.
L’actualité sur les prestations de serments qui alimente les débats sur la toile, avec la vidéo d’une ministre Tchadienne refusant de prêter serment au nom d’Allah est devenue virale ces derniers temps. Les commentaires déversés ne sont pas parvenus à situer les uns et les autres, les chrétiens notamment, sur la bonne posture face au serment. L’église assez souvent aphone dans les problématiques appelant son arbitrage, a une fois de plus été interpellée.
La loi de Moïse avait institué le serment
Pour apporter sa contribution fondée sur les écritures, le révérend Gaspard Obiang de l’église Le Torrent a estimé dans un prêche au sein de son assemblée, ce lundi que ce n’est pas le serment lui-même que Jésus condamne mais son usage inconsidéré. Pour préciser la pensée de Christ citée en référence dans Mathieu 5 :33-37, où il est écrit : «
Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne te parjureras point, mais tu t’acquitteras envers le Seigneur de ce que tu as déclaré par serment. Mais moi, je vous dis de ne jurer aucunement, ni par le ciel, parce que c’est le trône de Dieu ; ni par la terre, parce que c’est son marchepied ; ni par Jérusalem, parce que c’est la ville du grand roi. Ne jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou noir un seul cheveu. Que votre parole soit oui, oui, non, non ; ce qu’on y ajoute vient du malin », l’homme de Dieu a tout de suite relevé que le serment est très ancien. La loi de Moïse avait institué le serment, a-t-il dit, et elle avait mis avec raison, au nombre des crimes, le parjure (jurer faussement, ne pas tenir sa promesse) ou la violation de la foi jurée.
Plusieurs passages dans la Bible prouvent l’existence du serment depuis le temps de Moïse. Exode 22 :10-11 dit par exemple que « Si un homme donne à un autre un âne, un bœuf, un agneau, ou un animal quelconque à garder, et que l’animal meure, se casse un membre, ou soit enlevé, sans que personne l’ait vu, le serment au Nom de l’Eternel interviendra entre les deux parties, et celui qui a gardé l’animal déclarera qu’il n’a pas mis la main sur le bien de son prochain ; le maître de l’animal acceptera ce serment, et l’autre ne sera point tenu à une restitution ». Il en est de même dans Deutéronome 6 :13, Deutéronome 10 :1, et Lévitique 13 : 19-13.
Dieu lui-même confirma une promesse par un serment
Dès lors, deux problématiques se dégagent : Le serment et le parjure. Concernant le serment « shaba en hébreux » qui signifie se lier par serment, faire un vœu, ce n’est pas le serment lui-même, qui est un acte de foi parfaitement légitime pour l’homme pieux (occasion de professer publiquement sa foi), que Jésus condamne ; « Ce passage ne doit pas être considéré comme la condamnation universelle de prononcer un serment, quelles que soient les circonstances. », a précisé l’homme de Dieu, ajoutant que Dieu lui-même confirma une promesse par un serment. (Deutéronome 29 :12-15), (Hébreux 6 :13-17), (Actes 2 :30), (Hébreux 7 :21).
« Si c’était pour condamner le serment, Jésus aurait pu dire : « Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens : Tu jureras par le Nom de l’Éternel ; mais moi je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel, ni par la terre, encore moins par le Nom de l’Éternel », a estimé le révérend Obiang, notant qu’il attaque autre chose. Psaumes 15 :4, Hébreux 7 :28.
C’est l’emploi désinvolte, profane ou inconsidéré de serments que Christ interdit
Le Parjure ou faux serment, en hébreux « Kachash » : signifie quant à lui celui qui jure faussement, un faux témoin, qui ment, qui dissimule, être faux, agir d’une manière trompeuse. Dans un contexte culturel d’une époque ancienne chez les Juifs qui, voulant éviter le jurer de Dieu à cause du mensonge, le troqua par d’autres noms. Ils juraient par « le ciel », qui signifie jurer par le trône de Dieu ; par « la terre » : jurer par « Son marchepied ; par « Jérusalem » : jurer par la ville du grand Roi ; ou encore par « sa tête », qui est faire intervenir Dieu, Créateur de tout.
Pour le pasteur, ce que Christ interdit ici c’est l’emploi désinvolte, profane ou inconsidéré de serments dans le langage de tous les jours ; Il défend donc qu’on jure dans les rapports quotidiens d’homme à homme ; De tels serments furent employés pour tromper, dans le but de faire croire à la personne abusée qu’on lui disait la vérité, a argumenté l’homme de Dieu. Car, a-t-il rappelé, les Juifs juraient à tout bout de champ parce que c’était devenu une garantie de véracité ; Ce qui supposait que ce qui était dit sans serment n’était pas digne de foi ; Jésus pointe ces artifices hypocrites et interdit tout serment à Ses disciples ; Que votre parole soit oui, oui, non, non ; ce qu’on y ajoute vient du malin.
L’histoire dans la Bible à propos d’Hérode le Tétrarque, devenu à contrecœur l’assassin de Jean Baptiste, illustre le danger des serments inconsidérés. Mathieu 14 :6-9 « Or, lorsqu’on célébra l’anniversaire de la naissance d’Hérode, la fille d’Hérodias dansa au milieu des convives, et plut à Hérode, de sorte qu’il promit avec serment de lui donner ce qu’elle demanderait. A l’instigation de sa mère, elle dit : Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste. Le roi fut attristé ; mais, à cause de ses serments et des convives, il commanda qu’on la lui donne ».
Prêter serment était un engagement de fidélité à une cause
Selon Gaspard Obiang, les gens se trompent quand ils prétendent qu’il y a du péché dans toute espèce de serment. Devant le Sanhédrin, Christ n’hésite pas à répondre à l’adjuration (répondre sous serment) du souverain sacrificateur (Mathieu 26 :63-64).Les apôtres aussi invoquent le Nom de Dieu pour attester qu’ils disent la vérité (Galates 1:20). C’est donc dire d’après le révérend que le serment judiciaire était ordonné par la loi elle-même : Prêter serment, était un engagement de fidélité à une cause.
Pour montrer que le serment, même envers un monarque païen était sacré, car il avait été prêté au nom de l’Eternel, l’homme de Dieu s’est référé à l’histoire du roi de Babylone qui était allé à Jérusalem, prendre le roi et les chefs, et les avaient emmenés avec lui à Babylone a choisi un membre de la race royale, a traité alliance avec lui, et lui a fait prêter serment au nom de l’Eternel. (Ezéchiel 17:11-14 à 15). La conséquence de l’histoire de Nebucadnetsar qui avait respecté le serment avec Sédécias est que Juda n’était ni opprimé ni dans la misère. Seulement, Sédécias rompit cette alliance. Et cela s’apparenta à une rupture de l’alliance avec Dieu. « … C’est le serment fait en mon nom qu’il a méprisé, c’est mon alliance qu’il a rompue. Je ferai retomber cela sur sa tête », avait conclu l’Eternel (Au verset 19).
Cependant, en rejetant le serment pour éviter d’invoquer un faux dieu, à l’opposé de celui dont parle l’ange dans Apocalypse 5 :7, voici le problème qu’avait la ministre du Tchad. Si pour elle jurer Allah consistait à jurer un faux Dieu, alors que la Bible l’interdit dans Josué 23 : 7 « Ne vous mêlez point avec ces nations qui sont restées parmi vous ; ne prononcez point le nom de leurs dieux, et ne l’employez point en jurant ; ne les servez point, et ne vous prosternez point devant eux », il était donc juste pour elle de ne pas le faire.
Et pour conclure, le révérend Obiang a dit tout le bien que la Bible place en l’homme intègre. Le Psaumes 15:4 loue l’homme intègre, qui tient parole, bien qu’il ait juré à son préjudice. Nombres 30 :3 commande à l’Homme d’honorer le vœu ou serment fait à Dieu, car il en est lié. Alors que le Psaumes 76 :12 conseille de faire des vœux à l’Eternel, votre Dieu, et accomplissez-les !