Libreville – Les 28 étudiants gabonais interpellés lundi par la police devant la BICIG d’Oulomi dans le 5ème arrondissement où ils ont protesté contre le non paiement de leur bourse depuis octobre 2017 ont été libérés ce mardi après avoir été présenté devant un procureur de la République, a appris Gabonactu.com de source judiciaire.
La justice n’a retenu aucune charge contre les 28 étudiants qui ont tout de même passés une nuit dans le commissariat des Forces des polices d’intervention (FOPI).
Tous les étudiants sont rentrés à la maison. Ils étaient accusés de trouble à l’ordre public. Une accusation qu’ils ont rejetée en bloc. Le procureur leur a simplement fait un rappel à la loi en matière d’occupation de la voie publique.
Les étudiants sont par contre inquiets pour un de leur collègue qui a sérieusement été molesté et matraqué par la police pour avoir voulu jouer au héro lors de son interpellation. Lors de sa présentation devant le procureur, il ne parvenait pas à se mettre debout.
Selon un témoignage recueilli par Gabonactu.com, ces étudiants se sont rendus tôt le lundi matin à la BICIG pour percevoir leur bourse qu’ils n’ont pas reçu depuis octobre 2017. Arrivés à la BICIG d’Oloumi, une cinquantaine de camarades seulement ont été reçu toute la journée. Constatant que les guichets de la banque venaient d’être fermés sans information pour eux, les étudiants lassés ont décidé de se faire entendre.
Ils se sont positionnés sur la voie publique qu’ils ont prise en otage. Les services de sécurité de la BICIG ont immédiatement fait intervenir la police. Arrivée promptement, la police a tiré des gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
Pris de peur, certains étudiants se sont réfugiés dans l’arrière cours de la BICIG et c’est dans ce retranchement que la majorité a été interpellée, conduit manu militari au commissariat du 5ème arrondissement. Vers 22 heures, ils ont ensuite été transférés à la FOPI.
Les étudiants concernés avaient en effet la colère à fleur de peau. La BICIG aurait repoussé leur paiement à plusieurs reprises évoquant un manque de liquidité. La dernière date de paiement de ces bourses était le 10 mai ce qui n’a pas été le cas. Plus de 1 000 étudiants, dit retardataires sont concernés et étaient présents ce lundi devant la BICIG.
L’Etat gabonais a décidé d’ouvrir un compte bancaire à chaque étudiant pour éviter les éternelles interruptions des cours et les grèves à répétitions suite au non paiement des bourses.