Décidée en 2017, la mutation du Centre hospitalier universitaire d’Angondjé (CHUA) en Hôpital d’instruction d’armée d’Akanda s’est officiellement faite lundi 7 mai.
Le CHUA a vécu. À sa place, le secrétariat général du ministère de la Santé a inauguré, hier, l’Hôpital d’instruction d’armée d’Akanda. Ce qui porte désormais à deux les structures publiques de santé ultra-modernes placées sous administration militaire, avec l’Hôpital d’instruction des armées du PK9 dans l’Est de Libreville.
En projet depuis juin 2017, cette mutation visait un but : améliorer la capacité des structures d’accueil du service de santé militaire et permettre «un meilleur quadrillage hospitalier au Gabon», avait justifié le gouvernement, il y a près d’un an. Ces raisons n’ont pas véritablement convaincu les médecins du service public, à l’instar de ceux affiliés au Syndicat des médecins fonctionnaires gabonais (Symefoga) qui, jusqu’en avril dernier dénonçaient encore «la militarisation» et «la privatisation» de la santé publique au Gabon.
Le Dr Adrien Mougougou, président du Symefoga, et ses collègues craignaient déjà que cette mutation ait de lourdes conséquences dans les mois et années à venir. Le syndicat estimait notamment que les militaires ne sont «pas capables de faire fonctionner cette structure», d’autant qu’ils envisagent de mettre à contribution le personnel civil.
A l’occasion de la cérémonie de passation de témoin avec l’ancienne patronne du CHUA, Jean-Placide Owono Mbouengou, nouveau médecin-chef de l’Hôpital d’instruction des armées d’Akanda, a assuré que le CHUA n’a pas été privatisé. Pour lui, il s’agit de la mise en œuvre d’une nouvelle organisation de ses services.