LIBREVILLE – Le Commandement en chef des forces de police nationale, a publié un communiqué, le jeudi 3 mai dernier, dans lequel il demande aux parents et aux tenanciers des débits de boissons de faire preuve de responsabilité vis-à-vis des mineurs, qui s’adonnent à plusieurs types d’agressions, donnant l’impression que les Forces de police nationale (FPN) se déchargent de toutes responsabilités, quant on sait que ces dernières ont pour mission, la sécurité des personnes et des biens.
Que font les forces de police nationale (FPN) ? C’est la question que se posent les populations gabonaises, au lendemain de la publication d’un communiqué, qui pointe un doigt accusateur les parents et tenanciers des débits de boissons, soupçonnés de participer passivement aux errements des mineurs.
Dans ce communiqué on peut lire : « Les mineurs sont de plus en plus présents dans les débits de boissons et parfois pendant les heures de cours et en uniformes ; les mineurs sont davantage auteurs des agressions entraînant parfois la mort des victimes (…) ; les viols commis par les mineurs après consommations des produits stupéfiants (…) ; les vols à la tire (…) dont les mineurs sont généralement âgés de 10 à 16 ans. »
Ce constat des Forces de police nationale, appuyé par des articles du Code pénal, montre bien qu’il y a urgence, que des actions fortes pour sanctionner et prévenir de telles dérives s’imposent, et que les Forces de police nationale sont conscientes de la situation.
Cependant, tenir les parents et les tenanciers des débits de boissons pour seuls responsables des dérives des mineurs, semble être, pour l’opinion, une fuite en avant des limiers gabonais. Car, s’il est vrai que les parents et les gérants des débits de boissons ont un rôle majeur à jouer, il n’en demeure pas moins, que les FPN ont la mission républicaine de veiller à la sécurité des personnes et des biens. Autrement dit, de veiller à la sécurité de ces mineurs, qui de par leurs comportements, perturbent l’ordre établi.
Les regarder et les laisser-faire, rend de facto nos FPN responsables de cette situation au 1er degré. Ce sont les policiers qui voient au quotidien les mineurs dans les débits de boissons aux heures de cours voire tardives sans mot dire. Pourquoi n’agissent-ils pas pour interpeller les tenanciers des débits de boissons et les mineurs ? Pourquoi attendre que ces comportements blâmables prennent des proportions inquiétantes, pour agir seulement via un communiqué dans les réseaux sociaux ?
On se souviendra, que le 4 décembre 2009, le Gouvernement avait décidé de la fermeture des débits de boissons à partir de 22h, l’interdiction des mineurs dans ces débits de boissons et la fermeture de ceux-ci à proximité des établissements scolaires. Des mesures qui avaient été actées par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, qui avait souhaité prévenir de telles dérives et protéger la jeunesse gabonaise. Le contraire est à constater, malheureusement.
Plutôt que d’interpeller les parents et les tenanciers des débits de boissons, les FPN doivent réfléchir sur les mécanismes, les stratégies à mettre en œuvre, pour dissuader ces mineurs et sanctionner les responsables des débits de boissons. D’autant plus qu’assurer la sécurité des personnes et des biens est un devoir.