Le système sanitaire gabonais ne cesse de surprendre, tant il brille par son incompétence et son laxisme. Après l’absence totale constatée du vaccin contre la rage, ce sont 300 patients réguliers souffrant d’insuffisance rénale, dont on découvre le combat, dans un pays ne disposant que d’un centre unique d’hémodialyse, au sein du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), lui-même dépourvu d’éléments essentiels à la réalisation des dialyses.
Au Gabon, le CHUL est le seul établissement hospitalier réalisant des dialyses, avec des dispositifs vétustes et inefficaces, mais mieux que ça, il est également doté d’un personnel des moins accueillant. Une situation inconfortable à laquelle 309 personnes atteintes d’insuffisance rénale sont contrainte de se plier.
C’est au centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL) qu’un peu plus de 300 malades permanents de l’insuffisance rénale se retrouvent autour de 25 générateurs, dont seule une dizaine demeure fonctionnelle. Les autres, endommagés, n’ont pas été remplacés depuis belle lurette. Sans surprise, les patients sont contraints de revoir à la baisse, la fréquence de leurs dialyses. «Les séances de dialyse y sont passées de trois à une seule par semaine», sauf bien entendu, lorsqu’il s’agit de «ceux qui ont de l’argent pour contenter en sourdine les agents médicaux», nous apprend l’édition L’Union.
Pourtant, loin de faire dans la charité, «le malade demande une prise en charge adéquate et conforme», s’est plaint un médecin du centre d’hémodialyse. Bref, tout ce que le système sanitaire gabonais ne peut lui offrir, car le manque criard d’accessoires médicaux, le dysfonctionnement des appareils de dialyse et l’inexistence des poches péritonéales, en cause de la hausse du taux de mortalité, liée à l’insuffisance rénale, inquiètent peu les autorités.
Pourtant de nombreuses améliorations peuvent être saluées comme «la prise en charge des soins, du traitement et l’amélioration du protocole de traitement», énonce le même médecin. Mais, si les patients ne peuvent disposer de soins, à quoi leur servent ces avantages pourtant si importants.
Rappelons que l’insuffisance rénale est l’incapacité des reins à épurer le sang, le séparant des déchets, qui seront plus tard éliminés dans l’urine. «Au Gabon, le traitement de l’insuffisance rénale est l’hémodialyse, la transplantation rénale n’étant pas encore institutionnalisée», a conclu le médecin.