La présidente du Sénat gabonais, Lucie Milebou Aubusson, épouse Mboussou, a dans une déclaration à l’occasion de la fête du 1er mai, exprimé sa très grande joie suite à la décision de la Cour constitutionnelle de confier, provisoirement le rôle de l’Assemblée nationale, à son institution souvent accusée d’être un « bouffe cadeau » du budget de l’Etat.
« Le sénat a été souvent diffamé, vilipendé par rapport à l’opportunité de son existence ; mais nous n’avons pas baissé les bras, nous avons inlassablement poursuivi le plaidoyer du maintien du bicamérisme dans une démocratie apaisée », a affirmé Mme Mboussou Aubusson dissimulant mal son plaisir ainsi que celui de ses membres d’enfiler le veston de députés, même de manière provisoire.
Selon la décision de la Cour constitutionnelle, le Sénat assumera ces fonctions jusqu’à l’élection d’une nouvelle Assemblée nationale. Il ne pourra cependant pas engager des reformes importantes comme la révision de la constitution ni assurer le contrôle de l’action gouvernementale. La Cour a confié cette mission au président de la République.
« Aujourd’hui, l’histoire a donné raison au Président de la République (…) Ali Bongo Ondimba et au président de la Cour Constitutionnelle, (…) Marie Madeleine Mborantsuo, garants de nos institutions et des pouvoirs publics, qui ont maintenu et défendu ce système institutionnel parlementaire », ajoute la présidente du Sénat particulièrement heureuse.
Crée en 1997, le Sénat gabonais n’a jamais été accepté de bon cœur par l’opposition et certains citoyens qui considèrent l’institution comme une charge supplémentaire sur le budget de l’Etat ou encore une boite pour caser des vieux copains.
Composé de 102 membres depuis sa création, le Sénat comptera désormais 52 membres suite à une récente réforme des institutions inspirée par le dernier dialogue politique national de mars à mai 2017.
Les sénateurs gabonais sont élus au suffrage universel indirect par les Conseillers municipaux et départementaux.