Les doutes exprimés par les observateurs internationaux à la suite de la présidentielle d’août 2016 au Gabon n’ont fait qu’accroître la méfiance des populations. Le dialogue politique d’Angondjé organisé à l’initiative d’Ali Bongo, vainqueur contesté de cette élection, n’a pas véritablement rassuré, et les incertitudes des populations quant à l’application de certains actes de ces assises visant à améliorer le processus électoral tendent à se renforcer.
«De manière générale, plus de 6 Gabonais sur 10 estiment que le dialogue ne va pas améliorer le processus électoral, que les institutions impliquées dans l’organisation ne seront pas structurellement transformées», révèle la dernière enquête du réseau Afrobaromètre dont les résultats ont été publiés le 26 avril à Libreville.
Sur les 1200 Gabonais adultes interviewés dès novembre 2017 sur le territoire national par le Centre d’études et de recherche en géosciences politiques et perspectives (Cergep), il ressort, en effet, que «près de 2 Gabonais sur 3», soit 62% de l’échantillon, ne croient pas que les prochaines élections politiques seront mieux organisées et plus crédibles que les précédentes. «Les plus instruits sont plus pessimistes (71%) que les personnes sans éducation formelle (64%)».
Alors que la création du CGE avait été décidée lors des assises d’Angondjé, 61% des interviewés estiment que la structure qui remplace la Cenap ne changera pas grand-chose. Reste donc à Moïse Bibalou Koumba, président de cette nouvelle structure, de les contredire.