À la différence des autres pays qui commémorent ce 3 mai la journée mondiale de la liberté de la presse instituée par l’assemblée générale des Nations Unies en 1993, le Gabon a penché pour le mode différé.
Les hommes et femmes de presse au Gabon devront patienter encore un moment, le temps que la tutelle, sous la houlette de Pastor Ngoua Neme, arrête une date pour réfléchir, sinon dresser un constat sur l’effectivité de la liberté dans la presse gabonaise, à l’instar des autres pays qui commémorent mondialement la journée de la «liberté de la presse».
Pour des raisons non communiquées, la célébration de cette journée commémorative placée sous le thème mondial «la liberté des medias pour un avenir meilleur : contribuer à l’agenda de développement post-2015», et dont l’objectif est de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des médias et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leur profession, a été reportée ultérieurement.
En attendant que les autorités gabonaises soucieuses du respect des lois et conscientes des atteintes à la liberté du «quatrième pouvoir», à travers les censures, suspensions, alors que des journalistes, des rédacteurs en chef et des éditeurs sont menacés, harcelés, il importe de relever l’important recul du Gabon dans le classement mondial de la liberté de la presse 2014 de l’organisation Reporters sans frontières (RSF).
Pendant que l’on se contentait de saluer sans prévoir des mesures pour maintenir ou améliorer la performance réalisée par le Gabon dans l’avant-dernier classement, le pays, à l’issue de l’analyse réalisée par RSF sur l’effectivité et le degré de liberté dont bénéficient les journalistes, les médias et les net citoyens ainsi que les moyens mis en œuvre par les autorités pour respecter et faire respecter cette liberté, a chuté de neuf places, passant du 89e rang en 2013 à la 98e place en 2014 avec 31.32 points.