La célébration officielle de la Fête du travail, placée cette année sous le thème «le travail au cœur du pacte social», s’est déroulée le 1er mai 2014 sur deux sites – le boulevard de Triomphal Omar Bongo et le boulevard de l’indépendance – où les travailleurs ont battu le ont notamment paradé après avoir remis un manifeste commun au gouvernement.
La fête du travail a enregistré au Gabon un fait sans précédent : divers syndicats de renom se sont mis ensemble pour présenter un seul et unique manifeste dans lequel ils peignent les progrès réalisés, les avancés significatifs, les efforts consentis pour sortir les travailleurs des mauvaises conditions de vie et de travail, mais aussi leurs doléances et autres revendications en attente de satisfaction. Un acte unitaire, patriotique et exceptionnel.
Dans le fameux manifeste, les syndicalistes rappellent que les travailleurs sont mus par «une dynamique unitaire et leur engagement pour la défense effective de leurs droits, de leurs intérêts, tant moraux que matériels». «Cet engagement concerne aussi la jeunesse en tant que catégorie sociale qui constitue de nos jours une donnée structurante majeure tant du point de vue de son poids démographique que de son dynamisme dans toutes les sphères de la vie sociale et économique», a relevé le représentant des leaders syndicaux avant d’ajouter : «ainsi nous constatons, pour le déplorer, que les travailleurs et la jeunesse sont confrontés à des situations complexes, multidimensionnelles qui ont entrainé des bouleversements des critères d’appréciation de leur place, de leur rôle et de leur évolution relativement à la dynamique sociale et aux dispositifs des réponses mises en place par le gouvernement gabonais».
«Nous disons que l’heure n’est plus au discours, mais plutôt aux actes prioritaires du Pacte social qui doit nous amener à atteindre des résultats concrets capables d’améliorer les conditions de travail, non seulement des masses laborieuses, mais également de la population dans son ensemble pour une meilleure sécurité nationale», ont déclaréles syndicalistes à l’endroit du gouvernement avant de souligner que «le travail au cœur du pacte social, implique une formation professionnelle appropriée pour une meilleure employabilité des travailleurs, une rémunération décente, un dialogue social ouvert, permanent et démocratique, un cadre de concertation tripartite véritable, une meilleure protection économique et sociale des travailleurs par l’acquittement de la dette publique auprès des entreprises locales, une législation complète appuyée des décrets d’application».
Au-delà des défis et des challenges à relever, les syndicalistes sont désormais prêts à soutenir le Pacte social que vient de lancer le président de la République, Ali Bongo Ondimba. C’est en cela qu’ils ont demandé de hâter la mise en place de la stratégie d’investissement humain du Gabon en vue de lutter efficacement contre les inégalités, la pauvreté et la précarité dans le pays, et aussi de redonner de la dignité au travail.
En réponse de quoi le Premier ministre a insisté sur le dialogue constructif et a appelé les partenaires à jouer pleinement leur rôle pour que le peuple soit le seul gagnant. Il «n’y a pas dans un camp de mauvais Gabonais et dans un autre de bons Gabonais». «Il y a juste des Gabonais», a-t-il dit en souhaitant qu’au «nom des intérêts supérieurs de l’Etat, de l’intérêt général et de la solidarité nationale, l’ensemble des partenaires sociaux arrivent à taire leurs égoïsmes sectaires pour s’accorder sur l’accompagnement du nouveau Pacte Social proposé, si opportunément, par son excellence Monsieur le Président de la République, chef de l’Etat».
C’est pourquoi Daniel Ona Ondo a indiqué que «pour ce qui concerne le monde du travail, les chantiers en cours, auxquels vous et nous souhaitons un aboutissement heureux et diligent, se rapportent notamment à la révision des Conventions Collectives ; la révision du Code Du Travail ; la mise en place du Conseil National du Dialogue Social (CNDS) ; l’organisation des Elections Professionnelles ; le renforcement du dispositif de régulation de l’emploi de la main d’œuvre étrangère».
Après les décorations des travailleurs sur le boulevard Triomphal Omar Bongo, la cérémonie s’est poursuivie sur le boulevard de l’Indépendance, communément appelé boulevard du bord de mer, où le Chef du gouvernement et quelques membres de son cabinet ont suivi la parade des travailleurs pour marquer leur journée.