Le Centre médical de Ngouoni, dans la province du Haut-Ogooué (Sud-Est du Gabon), a organisé, samedi, une journée scientifique, s’inscrivant dans le cadre de la 3ème édition altogovéenne de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, célébrée cette année sous le thème « prêt à vaincre le paludisme ».
Organisée en partenariat avec l’ONG Tsoumou, cette journée n’a pas suscité d’engouement au sein de la population, au regard de la salle presque vide. Une situation, au dire de certains, due à l’accident de circulation de vendredi, qui a endeuillé le village.
Les quelques personnes ayant fait le déplacement ont été édifiées sur la prise en charge du paludisme, à travers deux exposés. Le premier, présenté par le chef du Centre médical de Ngouoni, le Dr. Franck Allogho, faisant état de la prévalence du paludisme dans ce département.
L’année 2018 est marquée par une augmentation des activités curatives, a déclaré M. Allogho, indiquant que près de 36 cas confirmés des enfants de 0 à 11 ans et 16 probables, chez le reste de la population.
Il a également précisé que 65% de consultations sont dominées par le paludisme, de même que le taux de morbidité. D’où, la campagne de sensibilisation, de dépistage et de distribution gratuite de médicaments organisée depuis mardi au Centre médical de Ngouoni.
Cette campagne a révélé que sur 200 personnes dépistées, 43 sont déclarées positives.
Pour sa part, le Dr. Statiana Mboui Ondo, coordinatrice provinciale du site sentinelle du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), s’est appesantie ur le processus de prise en charge, pour atteindre l’objectif de zéro décès chez les enfants de 0 à 5 ans.
Elle a d’abord rappelé les moyens de prévention, qui sont entre autres, l’utilisation des moustiquaires imprégnées, le désherbage autour des habitations, l’utilisation des insecticides contre les moustiques.
Dès que l’on ressent une fièvre, il faut aller tout de suite dans une structure hospitalière la plus proche, a-t-elle recommandé. Dénonçant le fait que les gens ont systématiquement recours à l’automédication, sans pour autant aller faire un diagnostic biologique capable de détecter la présence du paludisme dans l’organisme.
Seul le médecin peut prescrire un traitement efficace pour lutter contre le palu, souligne la coordinatrice provincial du PNLP.
A cause du manque d’engouement, des chercheurs reconnus tels que le Pr. Jacques Lébibi, directeur de l’Ecole doctorale en infectiologie tropicale d’Afrique centrale et le Centre international de recherche médicale de Franceville (CIRMF), invités pour la circonstance n’ont pas pu faire leurs communications.
La cérémonie a été ouverte par le vice-président du Conseil départemental, en lieu et place du préfet, représentant le Gouverneur de province. Sachant que cette journée scientifique, prévue pour le 25 avril dernier, avait déjà été repoussée.
Trois autres allocutions, dont, le représentant du directeur régional de santé Sud-Est, le représentant de l’ONG Tsoumou et le chef du Centre médial, ont tout de même salué l’initiative et témoigner de leur soutien en l’organisation de cette journée.
Le département de Lékabi-Lewolo qui compte 9704 habitants, dont 5 dispensaires et un Centre médical, est la 3ème localité à accueillir la journée altogovéenne de lutte contre le paludisme, après Bongoville en 2017 et Akiéni en 2016.