LIBREVILLE - Le Vice Président de la Banque Mondiale, Makhtar Diop, a réaffirmé, dimanche au dialogue du Commonwealth et de la Francophonie avec le G20 à Washington aux États- Unis, l’engagement de l’institution financière internationale, à renforcer le processus d’intégration et l’harmonisation des politiques économiques dans la zone CEMAC.
Sur la base des travaux menés sur le terrain, Élisabeth Huybens, Directrice de la Banque Mondiale dans la région, a reconnu que la politique économique et financière, actuellement en cours, favorise la reprise de la croissance en CEMAC. Aussi, le nouveau projet élaboré par son bureau en collaboration avec les responsables de la CEMAC et de la BEAC, qui va être présenté au prochain conseil d’administration de la Banque Mondiale, va s’articuler sur la stabilité, l’intégrité et l’inclusion financière.
Aussi, est-elle revenue sur la solidité du système bancaire et les réformes opérées à la BDEAC, qui permettront de renforcer le financement des économies locales par le marché.
Évoquant des mesures structurelles telles que le renforcement de la qualité des échanges intracommunautaires, la libre circulation des biens sans entraves ou l’amélioration de la chaîne de valeurs des produits, Makhtar Diop a affirmé que « plusieurs avantages comparatifs peuvent permettre à la CEMAC de développer des synergies positives et inclusives ».
Il a conclu son intervention en appelant les responsables de la région Afrique Centrale à renforcer l’intégration communautaire et à s’inspirer du modèle de l’UEMOA. Pour le dirigeant de la Banque Mondiale, « à travers une véritable politique communautaire qui renforce les moyens et l’action de la Commission, la CEMAC peut mieux tirer son épingle du jeu et accroître davantage son potentiel en matière de développement ».
Le Président de la Commission de la CEMAC, Pr. Daniel Ona Ondo, a quant à lui, axé son intervention sur l’accompagnement et l’appui de la Banque Mondiale au processus d’intégration. Il a insisté pour que la Banque Mondiale soit le partenaire privilégié de la mise en œuvre des projets intégrateurs. Il a argumenté son plaidoyer en définissant les secteurs prioritaires sur lesquels l’assistance et les financements de l’institution de Bretton Woods sont nécessaires. Il s’agit de l’Energie, des infrastructures de communication et le commerce.
Pour lui, tous ces projets étant contenus dans le Programme Économique Régional (PER), constituent de facto des corridors de développement qui doivent être mis en œuvre avec le concours de la Banque Mondiale.
Dans sa présentation de la situation financière, le Gouverneur de la BEAC Abbas Mahamat Tolli a exposé sur les avancées en matière monétaire et financière. En soulignant que 4 pays sont en programme avec le FMI et que les deux autres sont en voie de l’être. Il a affirmé que la situation financière de la zone a connu un léger mieux au niveau des réserves de changes.
Il a également indiqué que l’accord qui lie la Banque Mondiale à la BEAC a permis de mettre en œuvre des mesures fortes, telles que la cohérence des politiques budgétaires des États et la suppression des avances de trésorerie au profit de ces derniers. Les réformes engagées au niveau de la GABAC, de la COBAC et l’audit lancé à la BDEAC, permettent aussi de renforcer la politique financière de la CEMAC.
Enfin, en évoquant le plan stratégique 2017-2021 de sa Banque et la fusion des deux places boursières de la région, qui permettra d’approfondir le marché financier, Abbas Mahamat Tolli a achevé son propos en disant que l’inclusion et la stabilité financière sont les objectifs recherchés.