Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Économie
Article
Économie

Allocution du Président de la République Ali Bongo
Publié le lundi 23 avril 2018  |  Présidence
Lancement
© Présidence par DR
Lancement par Son Excellence Ali Bongo Ondimba du Fonds d’initiative départementale (FID)
Franceville, le 21 avril 2018. Lancement du Fonds d’initiative départementale (FID), le Président de la République, Son Excellence Ali Bongo Ondimba
Comment


Monsieur le Vice-président de la République,

Monsieur le Premier ministre,

Mesdames et messieurs les membres du Gouvernement,

Messieurs les Gouverneurs,

Distingués invités,

Mesdames et messieurs,



C’est un agréable plaisir d’être parmi vous à l’occasion du lancement du Fonds d’initiative départementale, mesure que j’avais annoncée le 31 décembre dernier, lors de mes voeux à la Nation.

Ma présence à cet important événement est avant tout la marque de mon engagement à tenir mes promesses vis-à-vis des Gabonais. Elle est aussi l’occasion de partager avec toutes les couches de la Nation mes ambitions et ma vision de la gouvernance, de l’action publique, ainsi que d’un développement harmonieux, équitablement réparti, de notre cher pays.



Mesdames et messieurs,

Les leçons du passé doivent être tirées …

Jusqu’ici, les fonds affectés au développement des provinces, notamment lors des Fêtes tournantes et des tournées républicaines du chef de l’Etat n’ont pas rencontré les résultats escomptés.

La gestion subjective et calamiteuse par les leaders politiques provinciaux qui, dans bien des cas, ne se sont jamais souciés des vraies préoccupations et besoins des populations locales a nui au développement de plusieurs localités du pays.

Ces échecs répétitifs imputables, à tort ou à raison à l’Exécutif, n’ont pas échappé à nos compatriotes.

Aujourd’hui, les attentes de la population commandent une action publique efficace… avec des projets au plus près des Gabonais et mieux adaptés à leurs besoins... Des actions qui visent des résultats immédiats et perceptibles pour répondre à leurs attentes légitimes.

Face à l’urgence sociale, il nous faut changer de paradigme et faire preuve d’innovation, de pragmatisme et de diligence…

Proximité, sens des priorités et du concret, adaptabilité et efficacité...voilà les principes qui fondent notre nouvelle gouvernance, notre nouvelle action publique.

Ce changement en profondeur dans l’action publique nécessite la mobilisation de toutes les forces… Il est essentiel que la population soit écoutée et que ses représentants jouent un rôle plus actif dans la sélection des projets appelés à améliorer leurs conditions de vie. Techniquement, cela s’appelle la subsidiarité. J’appellerais cela du bon sens.

Vous le constatez par vous-mêmes. Cette approche participative résume l’esprit du Fonds d’initiative départementale qui couvre les domaines dans lesquels les besoins se font le plus ressentir.

C’est désormais autour de ce mécanisme innovant que se dessine l’action publique qui doit contribuer au développement socio-économique du pays.



Mesdames et messieurs,

Lorsque l’on entreprend quelque chose, on le fait en ayant un objectif en tête. Quand on a la charge de la conduite de l’Etat, on doit aller au-delà. C’est-à-dire avoir à l’esprit une somme d’objectifs qui, additionnés les uns aux autres, forment une vision.

Quelle est ma vision de la décentralisation au Gabon en 2018 ?

Le Gabon ne se résume pas à Libreville. Notre pays compte neuf (9) provinces et quarante-huit (48) départements. Tous ont leur singularité. C’est cette diversité qui fait notre richesse en tant que Nation. Il nous faut donc la préserver. C’est pourquoi le Gabon doit être harmonieusement développé en tout point de son territoire.

La décentralisation n’est donc pas une option. C’est une nécessité. Hier, elle était conçue comme un outil d’administration du territoire. Aujourd’hui, elle doit être considérée comme un levier au service du développement des territoires. La décentralisation était une modalité de gouvernance, d’action publique. Elle doit désormais avoir pour objectif prioritaire la croissance économique et la Justice sociale sur l’ensemble du territoire gabonais.

Je m’arrête un instant sur cette notion de Justice sociale. Celle-ci doit être entendue à l’échelle du territoire concerné. Autrement dit, les habitants, d’une même province, d’un même département, d’une même localité doivent équitablement profiter des fruits d’une croissance, d’un développement partagé. Mais cette notion de Justice sociale doit également s’entendre comme une volonté de Justice territoriale. Autrement dit, il doit y avoir une forme d’équité entre nos différents territoires.

Aujourd’hui encore, d’un bout à l’autre du Gabon, les disparités de développement sont encore trop fortes. D’aucuns parlent de « fracture territoriale ». La formule, même si je ne peux totalement la reprendre à mon compte, a en tout cas le mérite d’être claire. Elle nous oblige également. Nous devons réduire les inégalités territoriales qui sont une forme d’injustice sociale. Et pour cela, développer le Gabon de façon harmonieuse sur l’ensemble du territoire.

A ce propos, je tiens à insister sur un point. Avant de répartir équitablement la richesse, ce qui doit être l’un des objectifs de la politique, on doit d’abord la créer. Il ne peut donc y avoir de Justice sociale sans, au préalable, qu’il y ait activité économique. C’est un point fondamental. Et ce doit être ainsi que l’on conçoit aujourd’hui, en 2018, la décentralisation au Gabon.

Il appartient donc à ceux qui la mettront en oeuvre d’avoir pour priorité d’accroitre l’attractivité de leur territoire auprès des investisseurs.

De sorte que davantage d’entreprises fassent le choix de s’implanter en province, et qu’elles soient ainsi en mesure de créer les emplois nécessaires pour nos jeunes. Les jeunes Gabonais ne doivent pas avoir pour seule perspective de rejoindre Libreville ou Port-Gentil pour y travailler et faire carrière ! Ils devront demain pouvoir le faire dans bien d’autres endroits de notre pays. C’est cela ma vision du développement du Gabon pour les nouvelles générations !



Mesdames et Messieurs,

C’est pour mettre en oeuvre cette vision de la décentralisation au Gabon, qui doit rimer avec développement économique sur l’ensemble du territoire, que nous avons créé un nouvel outil : le Fonds d’initiative départementale. Un outil efficace au service d’un objectif ambitieux !

Le Fonds d’initiative départementale est une réponse partielle au besoin de décentralisation exprimé ici et là.

Le mot “besoin” est même trop faible car il s’agit en réalité de l’impérieuse nécessité de coproduire la décision, entre l’Etat et les acteurs de terrain, pour garantir des effets plus importants.

J’ai donc retenu le Département comme échelon administratif visé par cette initiative, afin que les cantons, les regroupements de villages et les villages soient directement impactés. Ainsi, dans chaque département, un montant d’ « un milliard de Francs CFA » sera alloué aux projets structurants qui seront sélectionnés par un comité de pilotage présidé par le Gouverneur de la province concernée.

En choisissant le Gouverneur, je veux que la première autorité administrative de la province retrouve ses lettres de noblesse. Il s’agit de l’impliquer pleinement dans le processus de développement local…

Cette donne, qui annonce une évolution de ce poste hautement stratégique, nous rappelle qu’il faut innover pour gagner en efficacité dans l’action publique et accélérer le progrès dans nos provinces.

Le Gouverneur doit avoir une vision du développement de sa province. Le Gouverneur doit piloter une organisation efficace qui se fixe des objectifs précis.

Il est révolu le temps des administrateurs, simples intervenants dans les chaines de commandement. L’heure est à la conduite efficace de l’action publique avec des managers publics. Des femmes, d’ailleurs absentes pour l’instant à la tête des gouvernorats – mais je compte bien y remédier –, et des hommes capables de définir des stratégies adaptées aux réalités du terrain et de garantir un fonctionnement optimal des forces publiques mobilisées autour d’actions cohérentes.

Ces nouveaux managers publics – dont certains sont présents dans l’assistance – devront garder à l’esprit, comme je l’ai rappelé plus haut, le fait qu’aujourd’hui, administrer, c’est bien. Mais c’est insuffisant. Il faut développer. Développer économiquement le territoire dont on a la charge. Or, c’est l’entreprise qui crée de la richesse. L’Etat est là pour l’accompagner, favoriser son développement et son épanouissement.

C’est comme dans un couple où chacun à son rôle à jouer. C’est la raison pour laquelle les nouveaux managers publics qui mettront en oeuvre la décentralisation doivent comprendre parfaitement l’entreprise, son fonctionnement, ses besoins. Ils devront tout faire pour favoriser l’entreprenariat, donner la fibre entrepreneuriale à nos jeunes. Demain, il devra être possible de créer à Koulamoutou ou à Tchibanga, son entreprise en 48 heures, comme c’est le cas aujourd’hui à Libreville.



Mesdames et Messieurs,

Ainsi, et vous vous en rendez compte, la création du Fonds d’Initiative Départementale – qui est un outil pour matérialiser la vision que je viens de développer –n’est pas sans conséquence. Elle engage la responsabilité de chacun.

Le principe de responsabilité est fondamental dans la dynamique que nous impulsons à l’action de l’Etat...

Sans responsabilité, pas d’efficacité

Sans responsabilité, pas de résultats

A vous les personnels et auxiliaires de commandement, mais aussi les élus locaux… sachez que votre responsabilité est davantage exigée… Vous serez encore plus redevable vis-à-vis de nos concitoyens. En effet, vous disposez désormais d’un atout supplémentaire pour agir en leur faveur.

Vous le savez, les attentes de nos compatriotes sont nombreuses… nos concitoyens veulent des résultats palpables... ils veulent du concret… les Gabonais ne veulent plus attendre. Moi non plus !

Autant l’admettre, le chantier est vaste. C’est pour cela que nous devons agir ensemble pour faire du Fonds d’initiative départementale une réussite. Nous devons conjuguer nos volontés et nos efforts afin d’oeuvrer en choeur à la réalisation de notre objectif commun : la construction d’un bel édifice appelé « le Gabon ». Notre maison commune, notre nation.

Dans cette perspective, je vous incite à mettre de côté vos égos et vos égoïsmes, vos appartenances tribales et ethniques…et même si besoin, vos ancrages villageois, départementaux ou provinciaux, pour – avant tout – penser et agir « collectif ».



Monsieur le Vice-président,

Mesdames et messieurs les membres du Gouvernement,

Mesdames et messieurs les présidents des Conseils départementaux,

Mesdames et messieurs les élus et autres administrateurs locaux.

Je rappelle tout l’intérêt que je porte à cet important projet et à sa mise en oeuvre immédiate. Le Fonds d’initiative départementale m’apparaît comme un des leviers de développement des localités intérieures de notre pays.

Je le répète : « J’y attache du prix ».

Le plus grand prix …

Je vous remercie.
Commentaires


Comment