Alors que l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) vient d’annoncer le prolongement de la grève au sein de la compagnie pétrolière Addax Petroleum Oil & Gas Gabon (APOGG), les délégués du personnel eux, dénoncent un vice de procédure entre la compagnie et l’Inspection Spéciale du travail chargé du secteur pétrolier (ISTRAP) favorisant Addax Petroleum.
La grève déclenchée il y a un peu plus de deux semaines au sein de la compagnie pétrolière Addax Petroleum Oil & Gas Gabon (APOGG) n’est pas près de s’arrêter en dépit des négociations en cours. En effet, très remontés par les irrégularités constatées dans les rapports conjoints de la direction générale et l’Inspection Spéciale du travail chargée du secteur pétrolier (ISTRAP), les délégués du personnel d’APOGG dénoncent une manipulation des points de revendications à leur guise. « A l’issue de chaque rencontre et parfois même « en direct », un rendu des échanges (…) a été fait. Vous pouvez constater que aussi bien le rapport de la Direction Générale (PJ4) que le procès-verbal dressé par l’ISTRAP (PJ5) - deux documents quasiment identiques ne reflètent pas totalement nos revendications encore moins nos échanges », fustigent les délégués.
Au gré et à l’avantage de la partie adversaire, certains points des revendications ont été occultés en l’absence de la partie salariale. C’est le cas du paiement de l’indemnité forfaitaire. Négocié à25% du salaire de base (du fait des services rendus à Sino-Gabon) et réclamé aussi bien pour les employés d’APOGG affectés à Akondo que pour ceux de la base et ceux de Tsiengui, ce point n’a été retenu que pour les employés d’Akondo. En effet, fait remarquer les délégués, « Dans une connivence manifeste le rendu de la direction générale et le PV de l’ISTRAP ne retiennent que la situation de nos collègues affectés à Akondo occultant ainsi de manière délibérée une partie de nos échanges sur ce sujet ».
Reformulée à souhait, cette revendication telle que stipulée dans le préavis de grève a été réécrite par la partie employeur et l’ARBITRE (sic). Une incohérence d’action selon les délégués qui ne s’expliquent pas surtout que l’inspecteur du Travail avait promis se rapprocher de ses collègues des hydrocarbures avant de rendre un avis sur ce sujet notamment sur le travail effectué par les employés de la base. « Aucun avis de l’inspecteur du Travail, président de séance, ne transparait sur tous les points ! »Une posture de résolution de conflit d’autant plus étonnante que la règle commande aux parties de se réunir avant d’amender un quelconque point ou décision. Pour les délégués, il est clair que « la Direction Générale coutumière des manœuvres dilatoires se complait dans un pseudo-soutien de certains membres de l’Administration pour nous mener une fois de plus à une probable perte de 20 jours de production ».