Des découvertes des corps criblés de coups de couteau, le plus souvent perpétrés par des adolescents, des accidents qui se produisent de façon itérative sur la route de Kango, avec à la clé des morts et des blessés graves… L’horreur est telle que des spéculations vont désormais bon train, surtout à la veille des élections législatives.
Pour les uns, le problème est dû au mauvais état de la route et à l’excès de vitesse. Pour les autres, il s’agirait d’un sacrifice électoral. C’est l’explication populaire controversée et désormais avancée devant l’expansion des crimes et accidents mortels à répétition à travers le pays. Surtout à Kango, qui devient de plus en plus une zone mouroir sur la route nationale. Les meurtres sont devenus si nombreux que personne ne les a recensés. Des femmes qui, pour des raisons d’infidélité poignardent leurs conjoints à Libreville, un adolescent qui tue une pharmacienne à coups de couteau à Tchibanga, d’autre qui mettent fin à la vie de leurs camarades pour une pièce aussi dérisoire que celle de cent francs…
Autant dire qu’il y a un vent du crime qui souffle et se repend comme une épidémie sur le pays. Le vent de la mort à travers les accidents quasi-quotidiens, avec une extrême gravité qui fait dire à certains que traverser Kango à bord d’une voiture aujourd’hui relève d’une épreuve qui vous fait transpirer à grosses gouttes. D’où les spéculations dans tous les sens de ceux qui accusent les candidats aux futures élections législatives de faire de sacrifices pour non seulement gagner ces élections, mais aussi entrer ou demeurer aussi longtemps que possible au gouvernement. Il faut dire que le phénomène est récurent au Gabon.
A chaque période électorale, on note paradoxalement une recrudescence d’accidents de la route, des crimes rituels avec prélèvement d’organes. Le fétichisme ambiant de certains cadres et autres citoyens lambda qui croient naïvement que toute réussite est impossible sans crime de sang. C’est dire que la superstition et la tendance au crime sont devenues si prégnants chez l’Homme noir, qu’il considère le sang de son prochain comme une compensation efficace pour sa condition sociale. Malheureusement, la justice reste impuissante devant la gravité d’une telle horreur. C’est aussi ça l’élection dans notre pays, l’urne et le Nganga.