Le Ministre de la Communication, Alain Claude Bilie By Nze a décidé de recevoir ce lundi à son cabinet de travail les membres du bureau directeur du Syndicat des professionnels de la Communication (SYPROCOM), le syndicat qui menace d’imposer un black-out dans l’audiovisuel du secteur public dès ce mardi.
Le ministre, lui-même ancien journaliste a officiellement ouvert les négociations sur le lourd cahier de charges des syndicalistes.
« Après deux heures d’échanges dans une ambiance teintée de courtoisie et de respect mutuel, les deux parties se sont accordées sur la nécessité de mettre en place un chronogramme de rencontres devant permettre de passer en revue l’ensemble des points inscrits au cahier des charges de la formation syndicale », indique un communiqué du ministère.
« Le Ministre d’État a invité l’ensemble des partenaires sociaux du secteur de l’audiovisuel public à se retrouver sur une plateforme revendicative consolidée afin d’aboutir à un consensus global accepté par tous », précise le communiqué.
Un des plus vieux syndicats de l’audiovisuel public ressuscité pour les besoins de la cause, le SYPROCOM trouble le sommeil des dirigeants suite à son cahier de charges qui recense tous les problèmes du secteur.
Selon un dirigeant de ce syndicat, il y a d’un côté les reformes qui n’aboutissent pas mais qui permettent aux dirigeants des médias d’Etat de s’engraisser au détriment du personnel. De l’autre côté, le SYPROCOM veut comprendre le statut juridique de Gabon 24, une filiale de Gabon Télévisions qui pomperait le budget du groupe. Les interrogations du syndicat portent également sur le statut des anciens agents de Kanal 7, l’ex chaîne privée de Blaise Louembé rétrocédé à l’Etat.
Le SYPROCOM exige aussi que les revenus de la Redevance audiovisuelle et cinématographique (RAC), la taxe imposée à certains opérateurs pour financer les médias gabonais profite directement aux personnels du groupe Gabon Télévisions. Les dirigeants auraient suggéré que la part des recettes de cette taxe réservée aux médias publics serve exclusivement à équiper ces médias.
« Nous attendions cette taxe depuis 1980. Maintenant qu’elle est effective, il faut qu’une partie soit reversée comme prime aux agents », a soutenu un dirigeant du SYPROCOM.
Au terme de la rencontre avec le ministre, le syndicat a décidé de consulter sa base pour savoir s’il lance la grève ce mardi ou pas.