Dans une correspondance versée, hier, au dossier d’accusation de détournement de deniers publics qui le vise, l’ancien coordinateur général de l’Unité de coordination des études et des travaux (Ucet) avoue au président de la République avoir profité de sa fonction pour toucher des rétrocommissions, et se dit prêt à vendre ses biens pour sortir de prison.
C’est le quotidien L’Union qui le rapporte ce vendredi 13 avril. Blaise Wada a reconnu s’être servi de sa fonction pour bénéficier d’avantages divers de la part d’entreprises bénéficiaires de marchés. Cet aveu a été enregistré par les juges de la Cour criminelle spéciale, jeudi 12 avril, lors de la 5e audience de l’affaire opposant l’ancien coordinateur général de l’Ucet au ministère public.
Dans une correspondance-confession adressée au président de la République, Blaise Wada a écrit : «Quand j’attribuais un marché à une entreprise, celle-ci me versait en contrepartie des rétrocommissions soit en matériaux de construction, soit en numéraires.»
A travers cet aveu, l’ancien patron de l’Ucet, détenu à la prison centrale de Libreville depuis janvier 2017 parce que soupçonné de détournement de deniers publics dans le cadre de ses fonctions, espérait une chose : l’indulgence d’Ali Bongo, qu’il supplie de le sortir de sa mauvaise passe. Dans la même correspondance, rapportent nos confrères, Blaise Wada s’est dit «prêt à vendre une partie de ses biens et de verser le fruit de la vente au Trésor public».
Si sa confession apparaît déjà pour le ministère public comme la preuve de ce que l’accusé est bel et bien coupable de ce qui lui est reproché, du côté de la défense, l’on précise qu’il ne s’agit pas d’un aveu sur la question des détournements supposés d’argent public. «Notre client reconnaît avoir touché des rétrocommissions. L’erreur est humaine, il a retenu la leçon», s’est contenté de dire un des avocats du prévenu. La décision devrait être rendue le jeudi 19 avril prochain.