Le gouvernement vient d’approuver un projet de loi pour un nouvel emprunt d’un montant de 98 541 000 euros soit, 64,6 milliards de francs CFA auprès de la Banque africaine de développement (BAD). L’argent sera destiné à financer le projet d’appui au Programme Gabonaise de réalisation agricole des initiatives des nationaux engagés (Graine).
Malgré une situation économique particulièrement difficile, marquée par des tensions de trésorerie consécutives au ralentissement de l’activité économique, le Gabon ne change pas ses habitudes. En atteste, le dernier Conseil des Ministres qui a donné son quitus au projet de loi autorisant l’Etat gabonais à contracter un nouvel emprunt d’un montant de 98 541 000 euros soit, 64,6 milliards de francs CFA auprès de la Banque africaine de développement (BAD). Une somme à en croire l’exécutif destinée à financer un projet d’appui au Programme Graine. Annoncé il y a plusieurs mois par l’ancien ministre de l’agriculture, Yves-Fernand Manfoumbi, ce prêt, tel que formulé par ce dernier, doit « permettre de soutenir et accélérer le programme Graine, en contribuant notamment au financement des infrastructures sociales et agricoles nécessaires à la promotion des coopératives et de l’entreprenariat agricoles des jeunes et des femmes (…) ».
Toutefois, une bonne partie de l’opinion ne voit pas la pertinence de cette dette supplémentaire, surtout qu’il faut noter que la réussite du projet Graine ne dépend pas uniquement de la disponibilité des finances. La volonté des acteurs à poursuivre l’aventure, au regard des reproches formulés à l’Etat et de l’échec des premières récoltes, constitue également un pan important. Présenté comme un « Plan Marshall » à la gabonaise, le projet, depuis la phase des récoltes fait face à des contingences liées aux difficultés d’accès aux sites de culture, à la faible participation des jeunes, (Ndlr : pourtant perçu comme le relais) et à la non atteinte de certains engagements consignés dans le cahier de charge lors du lancement du programme. A ces écueils, s’ajoute le problème du marché susceptible d’accueillir les produits issus du programme.
Bien que l’Etat veuille pérenniser ce programme, une évaluation après une première récolte s’impose pour dégager les tenants et les aboutissants des premières expériences. En effet, quelques soit les interprétations, il est clair que le projet Graine n’a pas encore atteints la vitesse de croisières souhaitée. Du coup, injecter de nouveaux fonds suscite moult interrogations.