Dans le billet Makaya de L’Union du 12 avril, le président sortant de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) est accusé d’avoir détourné des fonds débloqués dans le cadre de la participation du Gabon à la dernière King’s Cup. Réfutant ces informations, Pierre-Alain Mounguengui est formel : cette «machination» vise à l’écarter de la course à la présidence de la Fegafoot.
Candidat à sa propre succession à la tête de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot), Pierre-Alain Mounguengui a certainement été estomaqué en lisant L’Union du 12 avril. A travers son billet Makaya, le journal pro-gouvernemental accuse le présidant sortant de la Fégafoot d’avoir détourné des fonds débloqués par le Fonds national pour le développement du sport (FNDS) dans le cadre de la participation du Gabon à la King’s Cup, en mars dernier à Bangkok, en Thaïlande.
«Apparemment ce mec joue avec le feu. Voilà quelqu’un (…) qui vient aggraver son cas avec une affaire de gros sous pour l’achat des billets aux Panthères du Gabon récemment hôtes des Thaïlandais. Sachant pourtant que ce chapitre était à la charge de ces derniers, Pierre-Alain Mounguengui a réussi à rouler le Fonds national pour le développement du sport qui lui a débloqué 50 000 dollars (27 millions de francs CFA, ndlr) pour l’achat des soi-disant billets. Où est ce pognon ? Qu’en a-t-il fait puisque les organisateurs ont pris en charge les billets d’avion», peut-on lire dans le quotidien L’Union.
Joint au téléphone, le principal intéressé a plutôt ironisé sur ces informations. «Il est difficile pour nous de répondre à un article sinon nous risquerons de faire cet exercice tous les matins. Car nous sommes désormais convaincus que jusqu’au 21 avril, il y aura un article chaque jour dans L’Union contre la Fegafoot», a réagi Pierre-Alain Mounguengui. Ce dernier a tout de même tenu à livrer sa version des faits.
«Nous avons un produit, l’équipe nationale. Si un partenaire, une équipe nationale ou même un promoteur de matchs sollicite une confrontation contre les Panthères du Gabon, nous sommes en droit de lui imposer un certain nombre de conditions, à l’instar d’une certaine somme pour ledit match. Nous avons donc signé un partenariat avec les promoteurs du match contre la Thaïlande, à qui nous avons demandé la mise à disposition d’un fonds pour la Fegafoot, histoire de nous aider à supporter certaines charges. Montant du fonds, 50 000 dollars ! Un montant qui a d’ailleurs été déclaré à notre tutelle», a expliqué Pierre-Alain Mounguengui.
Une version contrastant littéralement avec celle du FNDS. Quoi qu’il en soit, le Fonds souhaite rapatrier cette cagnotte dans ses caisses, la prise en charge intégrale de la sélection nationale ayant effectivement été assurée par les promoteurs de la King’s Cup. Comme l’a d’ailleurs reconnu le président sortant de la Fegafoot lui-même. Toutefois, Pierre-Alain Mounguengui dit avoir informé le ministère que cette cagnotte sera utilisée pour l’organisation de l’élection du président de la Fegafoot, prévue le 21 avril prochain à Lambaréné. Une utilisation des fonds qui aurait été validée par le ministère des Sports.
«Nous sommes tout à fait disposés à rétrocéder les 27 millions au FNDS. Mais sur le coup, nous lui avons signifié, dans une correspondance, que nous avons des échéances. Notamment, le congrès électif prévu le 21 avril. D’autant qu’en l’état actuel des choses, cette échéance ne peut être financée ni par l’Etat gabonais ni par la Fifa, et encore moins par la Caf. Mais uniquement sur fonds propres. Il n’est donc pas possible de restituer cette enveloppe dans un tel contexte. Le lendemain (le 10 avril, ndlr) une réponse du FNDS nous est parvenue selon laquelle, les fonds de la Fegafoot seront scellés», a declaré Pierre-Alain Mounguengui.
Une attitude inappropriée selon lui, d’autant que la fédération est sous tutelle du ministère, et non du FNDS. «Le Fonds est un service du ministère à l’instar de la fédération, qui est un organe technique. Le Fonds n’a pas à nous faire des sommations de ce genre», a soutenu le président sortant de la Fegafoot. Pour ce dernier, cette «machination» a clairement d’autres visées : l’écarter de la course à la présidence de la Fegafoot. «L’acharnement n’est pas contre l’institution mais contre la candidature de Pierre Alain Mounguengui qui gêne. Le mécanisme mis en place doit déboucher sur la non participation de Mounguengui au congrès électif de la Fegafoot», a-t-il conclu. Selon nos informations, le litige entre le FNDS et la Fegafoot a été placé sous l’arbitrage de la tutelle.