Et si la dette de l’Etat vis-à-vis des entreprises était rachetée par une banque ? Telle est la proposition faite au gouvernement par la Confédération patronale gabonaise (CPG), le 11 avril à Libreville, lors d’une séance de travail avec le Premier ministre.
L’apurement de la dette intérieure était au cœur d’une séance de travail, le 11 avril à Libreville, entre le Premier ministre et le bureau exécutif de la Confédération patronale gabonaise (CPG). Il s’agissait pour la force patronale de proposer au gouvernement un certain de nombre de propositions à même d’aider l’Etat dans ses efforts d’apurement de la dette intérieure.
«Nous souhaitons négocier avec une banque pouvant racheter nos créances dans le cadre de la partie non financée du remboursement de la dette intérieure», a proposé le président de la CPG au gouvernement. «Ce qui nous permettrait de nous désengager et laisser l’Etat rembourser cette banque avec qui nous discutons. A ce stade, nous n’en parlerons pas (le nom de la banque, ndlr), car les choses ne sont pas encore signées», a ajouté Alain Ba Oumar.
Cette proposition vient en appui au mécanisme de remboursement entamé à travers la mise en place du Club de Libreville, en février dernier. Celui-ci avait signé avec le gouvernement un accord prévoyant la validation et l’apurement des créances de ses membres en deux phases. La première porte sur le décaissement total immédiat de 160 milliards de francs CFA, concernant une liste indicative préétablie des sociétés, dont les créances devront être au préalable certifiées par l’administration (Dette et Budget). La seconde phase, quant à elle, porte sur 150 milliards de francs CFA qui feront l’objet d’un remboursement échelonné sur plusieurs années, à travers un mécanisme de recouvrement arrêté entre l’Etat et le Club de Libreville.
«Il s’agit d’apporter une contribution qui ferait que cette action soit encore plus décisive, car elle apporterait ce qui manque dans le dispositif existant», a expliqué le patron de la CPG. D’où la proposition faite au gouvernement par le patronat. «L’Etat s’est engagé dans le Plan de relance économique (en 2017, ndlr) à rembourser aux entreprises la dette qui leur est due. Les entreprises attendent d’être payées depuis 2014. Si on ne fait rien, l’attente pourrait encore durer deux-trois ans, le temps que ce Plan de relance se mette en place», a souligné Alain Ba Oumar. Ce dernier a cependant indiqué qu’en ce qui concerne la phase 1 du plan d’apurement, les entreprises sont toujours dans l’attente des premiers versements.