La capitale gabonaise a récemment abrité un atelier de formation des Institutions supérieures de contrôle (ISC) des finances publiques, membres de l’Organisation africaine des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (Afrosai). Axé sur la planification de l’audit des revenus issus du secteur de l’industrie extractive, ce programme régional de formation est détaillé ici par le magistrat Alex Euv Moutsiangou.
Gabonreview : Quel est l’objectif de cet atelier de formation ?
Alex Euv Moutsiangou: Notre pays est un pays minier, il est producteur de pétrole. Et nous tirons l’essentiel de nos revenus dans ce secteur. Un programme a été mis en place par l’Afrosai francophone, avec l’appui de la Banque mondiale, pour renforcer les capacités des auditeurs des pays de notre région, dans l’audit du secteur des industries extractives. Objectif : permettre d’avoir une meilleure surveillance de ce secteur vital pour l’économie de nos pays. Ainsi, nous nous engageons dans cette activité de renforcement des capacités. Et derrière ce programme, nous conduirons un audit pilote, avec une vision pratique.
Concrètement, comment ce travail est-il mené ?
Les audits seront naturellement menés en conformité avec les normes. Les équipes seront appuyées par des experts du domaine. Ce travail est fait dans plusieurs autres pays outre que le Gabon. Nous conduirons des audits locaux, qui par la suite seront appuyés par des experts du Crefiaf (Conseil régional de formation des institutions supérieures de contrôle des finances publiques d’Afrique francophone subsaharienne, ndlr). Les équipes se mettront au travail avec l’appui des mentors, on va améliorer le travail qui a été démarré et l’audit se fera conformément aux normes admises dans le domaine.
Quel bilan tirer de ces cinq jours de travaux ?
Les cinq jours de travaux ont consisté à avoir une connaissance beaucoup plus précise du secteur des industries extractives. Il s’est également agi de démarrer la planification de la mission d’audit. Maintenant le personnel des ISC continueront à approfondir leur connaissance du secteur, à identifier les risques. Et pour terminer, nous irons vers la mise en place d’une matrice d’audit. En effet, un audit ne peut se faire que sur la base d’une matrice, à travers laquelle, l’on définit les objectifs, les critères et certaines autres variables.
De quoi dispose le personnel ISC pour conduire à bien le travail d’audit, notamment dans les pays où la bonne gouvernance est remise en cause ?
La Cour des Comptes jouit d’un mandat suffisamment large et d’une indépendance. Donc le travail se fera dans le respect des normes. Et la Cour communiquera au moment venu des résultats de son audit. La transparence dans les industries extractives, ce n’est plus un choix, c’est une nécessité. Il faut que ce secteur soit mieux géré pour que ces revenus profitent au plus grand nombre.