La petite ville de Bakoumba, dans la province du Haut-Ogooué, a été le théâtre d’un moment historique, ce 6 avril 2018. Le Gabon et le Congo y ont officiellement connecté les réseaux de transmission Cab3 et Cab4.
Ça y est ! peut-on désormais s’exclamer aussi bien au Gabon qu’au Congo. Ce 6 avril les deux pays voisins, par l’entremise de leur ministres de la Communication et des Télécommunications, Alain-Claude Billie-By-Nzé et Léon Juste Ibombo, ont procédé au geste symbolique de coupure du ruban, mettant ainsi un terme à des années d’atermoiements et d’attentes dans le projet d’interconnexion entre les deux pays.
De portée internationale, le projet de dorsale d’Afrique centrale en fibre optique est financé par la Banque mondiale (BM), mis en œuvre et supervisé par l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (Aninf) et déployé par l’entreprise chinoise China Communication services International (CCSI). Également dénommé Central african backbone (CAB), il concerne le Cameroun, le Tchad, la République Centrafricaine, la République du Congo, la République Démocratique du Congo et le Gabon. Il consiste à déployer une infrastructure de connectivité haut débit en fibre optique dans la sous-région.
À l’occasion de l’interconnexion officielle qui s’est déroulée à Lékoko, le ministre gabonais de la Communication et de l’Economie numérique a relevé que la mise en service des centres techniques de Lékoko et de Mbinda est la matérialisation de la vision des deux chefs d’État, en l’occurrence Ali Bongo Ondimba et Denis Sassou Nguesso. «Il s’agit désormais de faire en sorte que les opérateurs puissent apporter, grâce à cette infrastructure, des services à valeur ajoutée», a indiqué Alain-Claude Billie-By-Nzé qui estime qu’aujourd’hui, «il y a de grosses capacités pour transporter des données, du son et de l’image et de faire en sorte que les populations, les élèves, les étudiants et les entreprises en bénéficient».
En vue de tester la fiabilité et la qualité des infrastructures nouvellement mises en service, une vidéoconférence a été réalisée lors de la cérémonie inaugurale.
Léon Juste Ibombo, le ministre congolais, qualifié l’évènement d’«historique», d’autant qu’il «prouve à ceux qui en doutaient encore, qu’à force de travail et de persévérance, l’intégration sous régionale avance». «Cette intégration visant à faire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) un ensemble plus fort, et plus cohérent, grâce à notre détermination et à nos efforts conjugués, matérialisé le projet de société de nos deux chef d’Etat : «La marche vers le développement, allons plus loin ensemble» et «Pour un Gabon émergent»», a-t-il déclaré.
L’un des principaux objectifs du projet Cab4, au niveau du Gabon, est «l’augmentation de l’extension géographique du réseau de fibre optique et la réduction du coût des services de communication». Les principales cibles de ce projet sont les opérateurs de services (opérateurs télécom, de télévision et de radio), les prestataires de service (fournisseurs d’accès à Internet, fournisseurs de services à valeur ajoutée, PME et entreprises des technologies de l’information et de la communication) et l’administration gabonaise (interconnexion du réseau de l’administration gabonaise).
Long d’environ 1100km, en suivant le tracé ferroviaire et routier sur le tronçon Libreville-Franceville, le projet Backbone national gabonais (BNG) a été lancé en 2011. Le Cab4 va permettre, dans sa première phase, de véhiculer la connectivité ACE jusqu’aux pays voisins par son ouverture à Lekoko, à la frontière entre le Gabon et le Congo, à Mbinda.