Interrogé par Gabonreview, en marge du «sit-in de la diaspora», le samedi 31 mars au Trocadéro à Paris, sur les législatives prévues depuis fin 2016 mais reportées à plusieurs reprises, Me Fabien Méré, ancien ministre et avocat, qui s’exprimait à titre personnel et non en tant que membre de la «Coalition pour la Nouvelle République», prône une non-participation à ces «futures élections législatives dont personne ne connait la date à ce jour».
D’après Me Méré, militant pro-Ping, avocat à la Cour et ancien ministre d’Omar Bongo, personne ne peut ne prédire l’avenir, encore moins dans le domaine de la politique et personne non plus à ce jour «ne sait de quoi est fait le panier de monsieur le président Jean Ping, personne ne sait le contenu de sa gibecière. Personne ne le sait. Il n’y a que lui qui le sait. Tous ceux qui s’agitent actuellement autour de la question des législatives, certains sont honnêtes. Ils pensent qu’ils pourraient continuer le combat au sein de l’hémicycle. Une bonne partie est malhonnête parce qu’ils font des petits calculs personnels et s’inscrivent dans une logique de pouvoir se mettre à l’abri et bénéficier de subsides conséquents pour continuer leurs vies, parce que convaincus que le régime ne bougera pas avant longtemps. Donc vous trouvez là-dedans deux catégories de citoyens ».
Pensant qu’«il ne suffit pas de gouverner, mais plutôt de gouverner dans la sérénité», Fabien Méré se montre plus qu’optimiste au sujet de l’hypothèse selon laquelle ces élections législatives pourront être organisées avec Jean Ping à la tête de l’Etat. Selon son analyse, les difficultés rencontrées par le régime pour organiser ces élections prouvent à suffisance qu’ on peut se douter que la chose n’est pas simple et n’est pas facile». «Si ce régime était si stable, si le rapport de force était favorable à ce régime, ils n’auraient eu aucune difficulté à mettre en place le processus électoral. Mais ce n’est pas le cas», a-t-il ajouté.
Pour ce qui est de sa participation personnelle à ces élections, Me Méré estime qu’il faut rester dans la logique du respect des principes, et dénonce cette « approche fébrile qui consiste à dire que la politique de la chaise vide» ne paye pas. Il partage plutôt l’idée et les sentiments de ceux qui se demandent ce que «a apporté la chaise pleine» jusqu’ici.