Libreville - La chaine de Télévision privée Gabonaise, n’émet pas depuis quelques jours, selon certaines informations proches du dossier, on parle des impayés de 120 millions de francs CFA. Pourtant la chaine avait déjà occupé une place importante dans l’espace de l’audiovisuel Gabonais.
Certains employés de TéléAfrica, sur le mode de la prudence, indiquent que ce désagrément serait dû à la pluie qui s’est abattue sur Libreville dans la nuit du dimanche à lundi. Une justification pour le moins fantaisiste quand on sait que la disparition de cette télévision des écrans a été constatée dès le jeudi 24 avril, soit trois jours avant l’averse servant d’alibi.
Pour d’autres employés, plus francs ou moins cachottiers, le service commercial de l’opérateur satellite SES qui gère le satellite SES-4 couvrant l’Afrique, a coupé la montée satellitaire de la télévision gabonaise du fait d’impayés qui se chiffreraient à 120 millions de francs CFA environ. L’impossibilité de diffuser sur Libreville en UHF serait quand elle due à une négligence interne des managers de la TéléAfrica.
Des informations qui viennent rappeler, ainsi qu’on l’avait découvert lors d’une grève mémorable de ses employés, que cette chaine de télévision, propriété de la famille Bongo, rechigne ou néglige parfois de payer ses dettes ou ses fournisseurs. On se souvient, par exemple, qu’en juin 2012, le syndic judicaire d’Africa N°1 avait sommé, sous huitaine, TéléAfrica de régulariser sa situation vis-à vis de la radio panafricaine qui lui assurait la remontée satellitaire grâce à sa plate-forme parabolique. TéléAfrica ne s’était en effet pas acquittée de sa redevance depuis de longues années.
Créée il y a 29 ans, TéléAfrica, alors membre du groupe TVsat-TéléAfrica, est la doyenne des télévisions privées en Afrique centrale. Son conseil d’administration a longtemps été présidé par Pascaline Mferri Bongo Ondimba, sœur aînée du président Ali Bongo Ondimba. Mais depuis un peu plus d’une décennie, en fait depuis le départ d’Anicet Adnan Bongo Ondimba de la direction de cette chaine, la télévision vogue sans véritable capitaine à son bord et sa comptabilité, selon des sources concordantes, se référerait à la présidence de la République. Et, selon les mêmes sources, les dissensions entre Ali Bongo Ondimba et sa sœur ainée, Pascaline Mferri Bongo, qui se disputeraient la télévision, seraient à l’origine de la négligence qui coûte aujourd’hui ce black-out aux téléspectateurs. Si la rumeur est le marché noir de l’information, on doit cependant garder à l’esprit qu’au marché noir il n’y a pas que du toc. Et comme dit le sage, «il n’y a pas de fumée sans feu».