Tant que le gouvernement n’aura pas retiré son ordonnance portant paiement au trentième et le ministre de la Fonction publique oublier son projet de réformer de fond en comble la gestion des agents publics, les fonctionnaires réunis autour de Dynamique unitaire envisage d’intensifier leur grève jusqu’au blocage de l’administration s’il le faut.
Les choses devraient se corser dans les prochains jours au sein de l’administration publique. Une partie des fonctionnaires menace de «bloquer» la machine. C’est, en tout cas, la menace proférée, mercredi 4 avril, par Dynamique unitaire (DU) lors de son assemblée générale tenue à Awendjé, à Libreville. Le groupement syndical continue de protester contre l’adoption par le gouvernement, le 23 février dernier, de l’ordonnance instaurant le paiement au trentième pour les agents de l’Etat. Conduite par le ministre de la Fonction publique, cette mesure vise une «rémunération (du fonctionnaire) au prorata du nombre de jours travaillés». Chez les syndicalistes affiliés à Dynamique unitaire cette nouvelle façon de faire ne passe. Ils entendent se mobiliser davantage après avoir tenté de faire échec à la rentrée des classes le 2 avril dernier.
Si Dynamique unitaire promet d’intensifier sa grève, voire de «paralyser» l’administration publique, c’est aussi parce qu’elle n’approuve pas le projet de réforme visant un nouveau mode de gestion de l’agent de l’Etat. Un projet pour lequel le ministre Jean-Marie Ogandaga a initié il y a un mois une campagne de sensibilisation à l’adresse de ses collègues du gouvernement. Le ministre de la Fonction publique veut réformer de fond en comble la gestion de l’agent public, pour passer à la Gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des compétences (GPEEC). Jean-Marie Ogandaga assure qu’il s’agit d’une des solutions permettant de «sortir d’une administration purement sociale à une administration de développement».
A Dynamique unitaire, l’on n’estime pas si nécessaire les réformes du gouvernement. Pour Jean-Rémy et ses compagnons, ces réformes visent plutôt le «dégraissage de la Fonction publique» et l’«asphyxie de l’agent public». Aussi, Marcel Libama, le conseiller stratégique de DU a-t-il invité les agents de l’éducation nationale et ceux du secteur de la santé à être le fer de lance de leur mouvement. Les syndicalistes qui restent encore peu suivis, entendent faire plier le gouvernement. Chaudes empoignades à l’horizon.