Représentant local de la multinationale singapourienne Olam, l’entreprise industrielle Gabon Special Economic Zone (GSEZ) a lancé jeudi 5 avril à son siège sis derrière l’hypermarché Mbolo, sa mission nationale ophtalmologique dénommée« Vision pour tous ». Etalée sur plusieurs mois et supervisée par le ministère de la Santé, la mission est une action citoyenne de l’entreprise en direction des populations vulnérables aux maladies des yeux.
Depuis le début des années 2000, les maladies oculaires affectent une proportion importante de la population mondiale. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sur les 253 millions de personnes présentant une déficience visuelle au monde, environ 36 millions d’entre elles sont aveugles et 217 millions présentent une déficience visuelle modérée. Du fait de l’âge, les personnes âgées de 50 ans et plus sont les plus vulnérables aux affections oculaires. L’OMS estime de même, à environ 81%, le pourcentage des personnes comprises dans cette tranche touché par une déficience oculaire chronique. Et le même organisme indique également que dans le monde, les affections oculaires chroniques sont la principale cause de perte d’acuité visuelle avec pour principalement causes, les défauts de réfraction non corrigés et les cataractes non opérées. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, la cataracte non opérée reste la première cause de cécité. Mais l’existence de ces affections n’est pas irréversible. Plus de 80% de l’ensemble des déficiences visuelles sont évitables ou curables et, le Gabon n’échappe pas à ses statistiques.
Le cas du Gabon
Le cas du Gabon est particulièrement intéressant. Bien que les statistiques manquent à l’appel, la dernière décennie montre une augmentation des personnes utilisant des lunettes médicales. Cette prépondérance en dépit du manque des statistiques montre par la même occasion que les affections des yeux sont bien présentes dans le pays et, en augmentation. La cataracte, cette affection oculaire pouvant conduire à une perte de la vue touche environ 20 000 personnes au Gabon à en croire les chiffres du Secrétaire général adjoint du ministère de la santé, Guy Patrick Obiang Ndong. Mais la cataracte n’est pas la seule affection affectant la vue des personnes au Gabon. Le déficit d’équipement en lunettes médicales, le glaucome chronique à angle ouvert et autres pathologies oculaires jouent de même, un rôle important dans l’augmentation des cas d’affection. La question qui transparaît est donc celle de savoir les causes de l’évolution de ces affections autrefois limités. Si certaines pratiques sont susceptibles de précipité l’émergence de ces affections, la carences en personnel spécialisé et qualifié dans le domaine de l’ophtalmologie et le manque de matériel technique de dernière génération seraient les causes explicatives. En effet, certes « On trouve dans chaque hôpital général une unité ophtalmologique à même de dispenser des soins oculaires de base, à savoir la prescription des verres correcteurs et le traitement des affections courantes » mais la carence en spécialiste dans ce domaine et le coût souvent élevé des soins ophtalmologiques rendent difficile le suivi. De ce qu’il semble, s’il faut établir une répartition des patients par spécialiste ophtalmologique, en moyenne, 25000 personnes au Gabon se partagent un médecin ou technicien supérieur en ophtalmologie.Cela montre l’importance de la mission lancée par GSEZ.
« Vision pour tous », une aubaine
Pour GSEZ et le ministère gabonais de la Santé, la stratégie est toute avouée : mettre en branle sa responsabilité sociale, à travers une mission ou programme sanitaire « Vision pour tous » axée sur les maladies des yeux. Etalé sur plusieurs mois dans le pays, contrairement aux campagnes de quelques jours souvent enregistrées, cette mission classée internationale du fait de la présence de spécialistes indiens en ophtalmologie a pour « objectif de réduire de manière significative, la progression de ces pathologies oculaires au niveau des populations gabonaises ».Dotée de spécificités innovantes, la mission est entièrement gratuite et c’est par téléphone que les rendez-vous pour une quelconque consultation sont programmés (n° vert : 88 89). En mettant pour l’intermédiation un numéro vert, les organisateurs ont voulu « respecter la dignité humaine ». En effet, très souvent, les campagnes médicales organisées dans le pays s’illustrent par des attroupements interminables dans les lieux choisis à cet effet. Ce qui est souvent pénible. « Toutes les personnes qui ne sont pas éligibles à la CNAMGS pourront bénéficier des soins gratuits dans le cadre de cette mission d’ophtalmologie internationale », rassure le Secrétaire général adjoint du ministère de la Santé. D’après le directeur général de GSEZ, Gagan Gupta, une fois terminée, tout le matériel mis à la disposition de cette mission sera remis aux hôpitaux locaux.