Les enseignants affiliés à la Conasysed estiment avoir réussi leur mouvement de boycott en vue d’empêcher la rentrée des classes prévue ce mardi 3 avril.
La rentrée des classes n’a pas été effective dans tous les établissements de la capitale ce mardi 3 avril. Les enseignants affiliés à la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed, suspendue en mars 2017), ont répondu à l’appel au boycott lancé quelques jours plus tôt par la Dynamique unitaire. Jean Rémy Yama et ses compagnons souhaitent tuer dans l’œuf le projet de réforme de la Fonction publique, dont Jean-Marie Ogandaga n’a cessé de dire du bien ces derniers mois, au point d’initier une caravane de sensibilisation à l’adresse de ses collègues membres du gouvernement. Au sein du corps enseignant, le ministre de la Fonction publique convainc peu.
«Nous boycottons cette journée de rentrée pour la simple raison que nous voulons tous dire «non» à la réforme du ministre Jean-Marie Ogandaga. Réforme visant la rémunération au 30e, réforme visant à payer l’agent public gabonais au prorata du nombre de jours travaillés», a déclaré Armelle Yembi Yembi, ravie de ce que le mot d’ordre ait été respecté par plusieurs enseignants de Libreville.
Si la déléguée provinciale de la Conasysed et ses camarades ont répondu à l’appel au boycott de la Dynamique unitaire, c’est parce qu’ils voient clair dans le jeu du gouvernement. C’est du moins ce qu’ils affirment. «Les desseins du gouvernement sont clairs : réduire la masse salariale, dégraisser la Fonction publique et de mettre la main dans les poches de l’agent public en général, et de l’enseignant en particulier. Nos carrière sont menacées», a prévenu Armelle Yembi Yembi, pointant une «réforme inique».
Estimant que «l’heure est très grave» et que «notre pays va vers la cessation de paiement», Simon Ndong Edzo a appelé l’enseignant gabonais à «se lever pour ses droits (au risque de n’avoir) que ses yeux pour pleurer». Le délégué général de la Conasysed a appelé à une nouvelle mobilisation ce mercredi 4 avril autour de l’assemblée générale convoquée par la Dynamique unitaire à Awendjé à Libreville. «Les vacations n’existeront plus. Pour preuve, celles de cette année scolaire ne seront jamais payées, parce qu’il n’y a plus d’argent. La bourse scolaire, c’est du passé», a-t-il prétendu, avant d’exhorter ses collègues à «rester à la maison» jusqu’au retrait de l’ordonnance portant paiement au trentième des agents publics.