Libreville - L’industrialisation de la filière gaz au service de la diversification de l’économie a été discutée, ce mardi, par les experts et investisseurs du secteur gazier au forum sur la révision du Code des Hydrocarbures qui se déroule actuellement dans la capitale gabonaise.
Longtemps considéré comme étant un risque pour les investisseurs au Gabon, le gaz est vu aujourd’hui par les gouvernants gabonais et investisseurs comme étant une ressource à part entière. C’est donc pour cette raison que les experts et investisseurs conviés au forum sur la révision du code des Hydrocarbures, organisé par le ministère chargé de celle-ci, ont participé, ce jour à Libreville, à un atelier axé sur l’industrialisation du gaz naturel au service de la diversification de l’économie.
L’objectif étant d’établir un cadre légal et réglementaire en vue d’intégrer le gaz naturel dans le paysage industriel Gabonais, comme l’indique le programme dudit forum.
Tour à tour, les experts et investisseurs ont apporté leurs connaissances et expériences sur la question de l’industrialisation du gaz.
Paul Parks, consultant international a, d’entrée de jeu, apporté son édifice sur la transformation du gaz en une industrie. Celle-ci passerait par la mise en place d’un cadre juridique. « Si vous n’avez pas un bon cadre juridique qui convient aussi bien à l’acheteur qu’au vendeur, cela ne marchera pas. Deuxièmement, vous devez prendre en compte l’économie. L’économie change donc il faudra que ce soit souple, flexible car toute variation dans le code des Hydrocarbures doit permettre la capacité de souplesse », a-t-il indiqué tout en insistant sur la question de corruption. « Tant que vous ne vous assurez pas que le système est juste, et qu’elle apporte des avantages pour la population, ça ne marchera pas ».
Pour Keyur Kelkar, Conseiller commercial à Woodside, qui a intervenu sur les opportunités d’affaire dans le secteur gazier, les investisseurs, le plus souvent, cherchent les mécanismes de stabilité et un cadre des investissements avant de s’intéresser au secteur. Durant cette rencontre, le directeur général de Perenco, Denis Clerc-Renaud, a également affirmé que le transport du gaz est très difficile. « Le transport du gaz est très couteux. Il faut vraiment y réfléchir », a-t-il souligné.
Aussi, selon Perenco, entreprise exploitant le gaz du Gabon depuis plusieurs années, le gaz n’a pas beaucoup de valeur. « Ce qu’il faut comprendre c’est que malgré tout, une énergie équivalent de gaz vaut deux à trois fois moins cher que le pétrole. Même sur un marché international », a-t-il indiqué.
Jean-Medard Madama, venu partager l’expérience de Tullow Oil au Ghana, a, pour sa part, indiqué que ce qui fait en sorte que le marché du gaz fonctionne au Ghana, est « l’accès au marché qui est conditionné par les facteurs commerciaux dont le prix, la capacité, la qualité car le gaz n’est pas le même partout ».
La question de la fiscalité n’était pas en reste durant ces échanges. Selon le DG de Perenco, la fiscalité est un enjeu central en particulier pour le gaz.
Le dernier intervenant, Andréa Marsanich, directeur général de Eni Gabon, a clôturé cet atelier avec un proverbe italien qui stipule que « on doit jeter le cœur au-delà de l’obstacle. Ce qui signifie que le marché du gaz doit être quelque chose qui est fait par une initiative à assumer les risques et à toujours persévérer ».