Selon La Lettre du Continent, magazine d’informations confidentielles sur l’Afrique, le chef de l’Etat gabonais a perdu pour abandon un procès relatif à des propos liés à sa filiation avec Omar Bongo. Deux jours avant cette audience, Ali Bongo a opté pour un désistement. Incompréhensible…
Ce sont les propos relatifs à sa filiation avec Omar Bongo qui ont fait le succès du livre «Nouvelles Affaires africaines : Mensonges et Pillages au Gabon», et Ali Bongo s’était fait fort de démentir ce que d’aucuns, en France, avaient qualifié de «révélations». Ayant porté plainte contre l’auteur de ce livre sur ces «passages jugés diffamatoires», le chef de l’Etat gabonais – et sans doute l’opinion – s’attendaient à ce que le journaliste Pierre Péan soit confondu par son accusateur.
«Le président gabonais accusait en particulier le journaliste français d’avoir enregistré, à l’insu d’Omar Bongo, un entretien dans lequel ce dernier niait une quelconque paternité avec celui qui est présenté comme son fils légitime», souligne La Lettre du Continent. Mais patatras !… Ali Bongo a opté pour un désistement, deux jours seulement avant le 22 février 2018, date fixée de l’audience.
Cette attitude a surpris bon nombre d’observateurs et même des soutiens traditionnels du chef de l’État gabonais qui, lors de la parution du livre en octobre 2014, avaient investi certains plateaux de télévision pour soutenir que la paternité d’Omar Bongo était avérée. Alors, pourquoi ce désistement ? Pourquoi cette décision de se retirer ? Mystère et boule de gomme.
Pierre Péan a remporté deux autres manches de ce procès que lui a intenté Ali Bongo. Il y a d’abord celle relative aux propos liés aux «sujets sensibles de la corruption et des pratiques rituelles au Gabon», et celle relative à la condamnation en première instance de la directrice des Editions Fayard qui avait publié le livre. Celle-ci a également été relaxée, au grand dam des avocats d’Ali Bongo.