C’est l’appel lancé le 23 mars 2018 par le chef du gouvernement Emmanuel Issoze Ngondet au bureau directeur du Syndicat national des greffiers (Synagref), en grève illimitée depuis le 20 février dernier. Au sortir de cette rencontre qui augure des lendemains meilleurs, le Premier ministre a reconnu l’évidence des revendications des grévistes.
L’appareil judiciaire du Gabon connaît des fortes perturbations depuis le début de l’année 2018. Après la levée de grève des magistrats qui demandaient le départ de Francis Nkea à la tête du ministère de la Justice, les greffiers sont également entrés en grève illimitée. La relation avec la tutelle n’était non plus au beau fixe.
Un mouvement d’humeur qui visait à amener le gouvernement à satisfaire quatre revendications majeures, notamment la révision du statut particulier des greffiers, car celui en vigueur date de 1993, ne cadre plus avec les réalités du moment.
Il s’agit pour eux d’asseoir durablement leurs carrières pour s’adapter à l’évolution de l’administration gabonaise et aux standards internationaux, qui exigent de bons profils et de grandes compétences et l’attribution des postes budgétaires. Les syndicalistes estiment être lésés face aux magistrats et à l’ensemble des auxiliaires Justice.
Les greffiers réclamaient aussi, la régularisation des salaires de la dernière promotion des greffiers en 2017. Les soixante-neuf promotionnaires n’ont pas reçu à ce jour leurs émoluments, déclarait Georges Boupenga, le président du Synagref, le 20 février dernier à la faveur d’une conférence de presse qui annonçait le lancement de leur mouvement de grève. L’établissement des cartes professionnelles dont le processus a été stoppé en 2014, constituait le dernier point de leur chapelet de revendication.
Au cours de leur échange avec le chef du gouvernement, les greffiers ont rappelé à Emmanuel Issoze Ngondet que la carte professionnelle est prévue dans les dispositions d’un arrêté pris en 2017. Ce qui leur confère la qualité de greffier et donne à leur corporation une grande notoriété.
Le chef du gouvernement a rassuré ses hôtes, le gouvernement a-t-il dit à «l’ambition d’établir une relation de confiance avec le corps judiciaire». Il a appelé au «retour à la sérénité», tout en exprimant au Synagref son engagement à trouver une solution définitive à leurs revendications dans les plus brefs délais.
Le temps pour toutes les parties (Gouvernement-Syndicat-chancellerie) de finaliser le texte portant statut particulier des greffiers, sur lequel le ministère de la Fonction publique va apporter des amendements, conformément au statut général des fonctionnaires et qui cadre avec les nouvelles dispositions préconisées dans la réforme en cours du texte qui régit le statut général de la Fonction publique.