LIBREVILLE - Commémorée le 23 mars de chaque année au Gabon, la journée nationale de l’Enseignant a été célébrée cette année, séparément par le Syndicat de l’Éducation nationale (SENA) et la Convention nationale des Syndicats du Secteur Éducation (CONASYSED), a constaté l’AGP.
La journée nationale de l’Enseignant est également commémorée en mémoire de la mort de Martine Oulabou, une syndicaliste qui trouva la mort lors d’une marche de protestation. On retient pour cette année une spécificité : les enseignants gabonais l’ont commémoré dans la division.
Réunis dans des syndicats connus pour leurs opinions bien distinctes, les enseignants réunis au sein du Syndicat de l’Éducation Nationale (SENA) et la Convention Nationale des Syndicats du Secteur Éducation (CONASYSED) ont célébré cette journée séparément.
En effet, les enseignants réunis au sein du SENA ont, pour leur part, marqué cette journée, par une messe de requiem à l’attention de Martine Oulabou, le 22 mars avant de poursuivre avec l’organisation, ce vendredi 23 mars, par une conférence débat sous le thème ‘’Enseigner en liberté, autonomiser les enseignants’’. La conférence débat était conduite par Paul Mba Abessole, enseignant de formation.
Pour le secrétaire général du SENA, Fridolin Mve Messa, à l’occasion du 26e anniversaire de la mort de Martine Oulabou, le SENA n’a pas dérogé à la règle. ‘’Le thème que nous avons retenu est un thème reconnu par l’UNESCO, et c’est autour de ce thème que nous avons justement voulu débattre. Aussi, nous avons invité Paul Mba Abessole en tant qu’enseignant de formation, pour venir animer cette conférence’’, a-t-il indiqué.
Au cours de cette conférence débat, M. Paul Mba Abessole, qui a comparé l’enseignant à un jardinier qui a besoin d’outils pour travailler, a rappelé que si l’Etat veut avoir un enseignement normal, performant, compétitif il faut qu’il mette les enseignants dans des conditions qui puissent leur permettre de bien faire leur travail.
Pour sa part, la Confédération nationale des syndicats du secteur éducation a commémoré cette journée sous le thème ‘’L’État des lieux de l’Enseignant gabonais’’.
Les représentants de la CONASYSED ont marqué leur célébration par des communications rappelant le sacrifice de Martine Oulabou d’une part non sans faire un état de lieu de la condition de l’enseignant.
Selon le délégué général, Simon Ndong Edzo, cette journée, loin d’être festive devait être une journée de réflexions sur le comment améliorer le rendement du système d’enseignement au Gabon d’une part, et comment valoriser la fonction enseignante, d’autre part.
Pour le Délégué provincial de la Conasysed, Mme Armèle Yembi Yembi, cette journée commémorative du décès de Martine Oulabou est une journée qui marque la lutte syndicale de Martine Oulabou. Une date souvenir où elle a perdu sa vie sur le terrain de la revendication syndicale.
‘’C’est l’occasion pour nous de dire qu’il est temps que l’enseignant prenne conscience du rôle moralisateur qui est le sien au sein de la société. Il est la lumière, il doit inculquer les valeurs, il doit être le modèle, il doit être le guide. Quelque soit l’adversité, il doit porter le flambeau, parce que finalement, c’est lui qui donne la voix et qui porte le flambeau de la nation’’, a-t-elle rappelé.