Les perspectives en matière de mobilisation des recettes, mais aussi au niveau de la maîtrise des dépenses engagées par le gouvernement, laissent penser que le Gabon est sur de bons rails, malgré les différentes contraintes conjoncturelles et les obstacles d’ordre technique ou autre.
En 2018, les produits nets de la diminution des dépenses fiscales et de l’augmentation des droits d’accise devraient représenter respectivement environ 0,4 % et 0,3 % du PIB cette année. D’autres mesures visant à augmenter l’impôt sur les sociétés et à éliminer les exonérations injustifiées de droits de douane devraient rapporter près de 0,3 % du PIB. Ces projections intègrent également le retour au fonctionnement normal en matière d’administration des recettes, qui avait entraîné un manque à gagner estimé en 2017 à 0,4 % du PIB.
A travers ces prévisions, on peut dire sans trop risquer de se tromper que le Gabon est sur la bonne voie. Pour rappel, la conjoncture internationale s’est caractérisée depuis 2014 par la chute du prix du baril et une certaine baisse de forme de l’activité économique mondiale. Ce qui a eu pour conséquence, notamment ces trois dernières années, un ralentissement de la croissance dans les pays de la sous-région.
Parmi les grandes décisions prises dans ce sens de la remise du pays sur le chemin du redressement économique figurent : l’amélioration de la gouvernance des finances publiques pour mieux maîtriser les dépenses, l’engagement des réformes pour renforcer la capacité de résilience du pays et l’adoption d’un plan d’apurement de la dette intérieure. La stratégie budgétaire du Gabon s’est arrimée à cette nouvelle politique et les bailleurs de fonds internationaux ont apporté leur appui budgétaire pour que les conditions soient réunies pour que le processus de transformation atteigne les objectifs fixés.
« Notre feuille de route est claire : insuffler une dynamique nouvelle à l’économie gabonaise sur la base des objectifs fixés dans le plan de relance élaboré par le gouvernement et approuvé par les partenaires financiers dont le FMI », a souligné Jean-Fidèle Otandault, ministre d’Etat en charge du Budget et des Comptes publics, s’exprimant sur le sujet. Avant de poursuivre que pour gagner ce pari, « notre mission première consiste à corriger un certain nombre de déséquilibres nés du retournement de conjoncture sur le marché des matières premières ».
Il est donc indiscutable que si une embellie commence à poindre sur le front des recettes non pétrolières, c’est parce que le Gabon a eu la volonté de mener des réformes audacieuses. La tâche est loin d’être facile à l’image des efforts de sensibilisation devant être menés pour expliquer aux différentes parties le bien fondé des actions, comme la mise sur pied du Club de Libreville pour concrétiser le grand projet d’apurement des créances des entreprises (310 milliards de francs CFA), mais le jeu en vaut bien la chandelle.