Une troisième voix constituée de six présidents de partis politiques s’est fait entendre, hier vendredi 16 mars courant, à la chambre de commerce de Libreville, pour demander le report des législatives à venir. David Mbadinga, Louis-Gaston Mayila, Paul Mba Abessole, Marc Malekou, Richard Moulomba et Jules Bourdes Bourdes Ogouliguende, les 6 présidents, sont d’avis que la réconciliation nationale constitue la condition sine qua non avant la tenue des législatives.
Décidément la crise postélectorale est loin d’avoir enregistrée son épilogue. En atteste la troisième voix portée par six « briscards » qui viennent de dresser un tableau peu reluisant de l’environnement sociopolitique gabonais. « Défaillance du système éducatif et sanitaire, violences policières et militaires, crimes rituels, interdiction absolue des rassemblements, marches pacifiques et de toutes contestation légale, règne de la terreur par le billet des interpellations et des arrestations arbitraires de certains citoyens prétendus insoumis, détournements massifs des deniers publics », voici le portrait peint par Paul Mba Abessole, Porte-parole du jour.
Plus grave, le groupe des six accuse le pouvoir de torpiller les décisions émanant du dialogue national d’Angondjé, notamment celle relative aux prochaines élections législatives « (…) Nous relevons la violation par le Gouvernement du protocole d’accord sur l’obligation qui lui est faite de soumettre au préalable au comité de suivi issu du dialogue politique, tout texte de loi pour mettre en application cet accord. La promulgation de l’ordonnance 0004/PM/ 2018 du 26 janvier 2018 portant création du Centre Gabonais des Elections (CGE) dont certaines dispositions sont contraire au protocole d’accord. Tel est le cas de l’article 49 dudit protocole qui prévoit la présence des Ministères techniques au sein de l’assemblée plénière, instance décisionnelle du CGE ».
Pour ce faire, les six suggèrent un nouveau report des Législatives. « Nous suggérons donc, pour la stabilité et pour l’intérêt supérieur de notre nation, de reporter ces élections à une date ultérieure », a renchérit Paul Mba Abessole. Pour ne pas revivre les affres de 1990, les caciques appellent à la réconciliation nationale avant toute consultation électorale. « C’est pourquoi nous préconisons avant quoi que se soit, une réconciliation nationale. Nous composons aujourd’hui deux groupe antagonistes campés chacun sur sa position, nous y voyons un très grand danger pour notre pays » a conclu Paul Mba Abessole.